Son petit frère, qu’elle adorait, se mourait d’une tumeur au cerveau. Et ses parents, qui n’étaient pas riches, avaient tout fait pour le sauver. Toutes leurs petites économies y étaient passées, et ils avaient dû changer de maison pour payer les factures d’hôpitaux ; rentrant un jour, épuisé, de ces tournées qui se terminaient toujours par un échec, le papa s’affala sur une chaise et dit à sa femme qui avait les larmes aux yeux : « Tu sais, chérie, je crois que c’est fini. Nous avons tout fait et nous sommes ruinés… Il y aurait peut-être une opération très chère qui pourrait le sauver. Mais c’est hors de prix et personne n’est prêt à nous avancer l’argent… »
Et se rapprochant de sa femme, il ajouta, d’une voix qui commençait à s’enrouer : « Oui, c’est fini, tu sais. Seul un miracle pourrait le sauver. »
A méditer ...
La petite fille, dans un coin de la pièce, suivait avec intensité
cette conversation entre papa et maman. Elle ne saisissait pas tout car ils parlaient parfois à voix basse, mais elle savait que c’était la vie de son petit frère. « Seul un miracle pourrait le sauver. »
Elle grava ce mot qu’elle ne comprenait pas dans sa petite tête et s’esquiva de la pièce sans faire de bruit. Elle alla dans sa petite chambre, prit sa tirelire cachée dans un coin, vida les pièces sur son lit et les compta soigneusement : un dollar et onze cents. Elle referma la petite boîte, la mit dans sa poche, et quitta la maison sans faire de bruit. Elle se dirigea vers la pharmacie la plus proche. Lorsque son tour vint, elle s’approcha du comptoir, se hissa sur la pointe des pieds et devant le pharmacien étonné, elle aligna ses petites pièces sur le comptoir.
« Qu’est-ce que c’est que tout ça ? Qu’est-ce que tu veux ma petite ? »
— C’est pour mon petit frère, André, Monsieur le pharmacien. Il est très, très malade et je viens acheter un miracle.
— Que racontes-tu ? dit le pharmacien.
— Il s’appelle André, et il a un gros bouton qui lui pousse dans la tête, et papa a dit à maman que c’était fini et qu’il fallait un miracle pour le sauver. Vous savez, je l’aime beaucoup ; c’est pour ça que je suis venue : pour acheter un miracle.
Le pharmacien répondit, avec un petit sourire attristé :
— Tu sais, ma petite, nous ne vendons pas de miracles ici…
— Mais vous savez, si ce n’est pas assez, je vais essayer de ramasser un peu plus d’argent, ça coûte combien un miracle ? »
Il y avait, dans la pharmacie, un monsieur grand et bien habillé, qui écoutait cette étrange conversation. Il se rapprocha de la petite, qui était en train de ramasser ses petites pièces, et avait les larmes aux yeux.
« Pourquoi pleures-tu ma petite ? Qu’est-ce qui se passe ?
— Monsieur le pharmacien ne veut pas me vendre un miracle et me dire combien ça coûte… C’est pour mon petit frère André, qui est très malade. Maman a dit qu’il faudrait une opération, mais papa a dit qu’on ne pouvait pas payer ça (ça coûte trop cher) et qu’il faudrait un miracle pour le sauver. C’est pour ça que j’ai porté tout ce que j’avais.
— Combien as-tu ?
— Un dollar et onze cents… mais vous savez, murmura-t-elle d’une voix à peine audible, je peux trouver un peu plus.
Le monsieur sourit :
— Bon, tu sais, je ne crois pas que ce soit nécessaire ; un dollar et onze cents, c’est exactement le prix d’un miracle pour ton petit frère ! »
Il prit la somme dans une main, et dans son autre main, saisit doucement la petite main de la fillette :
« Amène-moi chez toi, petite. Je voudrais voir ton petit frère et aussi papa et maman, et voir avec eux si je puis trouver le petit miracle dont vous avez besoin. »
Et la petite fille et le grand monsieur partirent doucement, main dans la main.
Le monsieur bien habillé n’était autre que le Dr Carlton Amstrong, le grand chirurgien de neurochirurgie. Il opéra l’enfant et André rentra à la maison quelques semaines plus tard, complètement guéri.
« Cette opération, murmura la maman, est un vrai miracle. Je me demande combien cela aurait pu coûter… »
La petite fille sourit sans rien dire. Elle savait, elle, combien le miracle avait coûté… un dollar et onze cents… plus, bien sûr, l’amour et la foi d’une enfant. »
Histoire qui s’est authentiquement déroulée en Inde, et rapportée par le Père Ceyrac (dans « Mes racines sont dans le Ciel », Éd. Presses de la Renaissance, 2004).
Et se rapprochant de sa femme, il ajouta, d’une voix qui commençait à s’enrouer : « Oui, c’est fini, tu sais. Seul un miracle pourrait le sauver. »
A méditer ...
La petite fille, dans un coin de la pièce, suivait avec intensité
cette conversation entre papa et maman. Elle ne saisissait pas tout car ils parlaient parfois à voix basse, mais elle savait que c’était la vie de son petit frère. « Seul un miracle pourrait le sauver. »
Elle grava ce mot qu’elle ne comprenait pas dans sa petite tête et s’esquiva de la pièce sans faire de bruit. Elle alla dans sa petite chambre, prit sa tirelire cachée dans un coin, vida les pièces sur son lit et les compta soigneusement : un dollar et onze cents. Elle referma la petite boîte, la mit dans sa poche, et quitta la maison sans faire de bruit. Elle se dirigea vers la pharmacie la plus proche. Lorsque son tour vint, elle s’approcha du comptoir, se hissa sur la pointe des pieds et devant le pharmacien étonné, elle aligna ses petites pièces sur le comptoir.
« Qu’est-ce que c’est que tout ça ? Qu’est-ce que tu veux ma petite ? »
— C’est pour mon petit frère, André, Monsieur le pharmacien. Il est très, très malade et je viens acheter un miracle.
— Que racontes-tu ? dit le pharmacien.
— Il s’appelle André, et il a un gros bouton qui lui pousse dans la tête, et papa a dit à maman que c’était fini et qu’il fallait un miracle pour le sauver. Vous savez, je l’aime beaucoup ; c’est pour ça que je suis venue : pour acheter un miracle.
Le pharmacien répondit, avec un petit sourire attristé :
— Tu sais, ma petite, nous ne vendons pas de miracles ici…
— Mais vous savez, si ce n’est pas assez, je vais essayer de ramasser un peu plus d’argent, ça coûte combien un miracle ? »
Il y avait, dans la pharmacie, un monsieur grand et bien habillé, qui écoutait cette étrange conversation. Il se rapprocha de la petite, qui était en train de ramasser ses petites pièces, et avait les larmes aux yeux.
« Pourquoi pleures-tu ma petite ? Qu’est-ce qui se passe ?
— Monsieur le pharmacien ne veut pas me vendre un miracle et me dire combien ça coûte… C’est pour mon petit frère André, qui est très malade. Maman a dit qu’il faudrait une opération, mais papa a dit qu’on ne pouvait pas payer ça (ça coûte trop cher) et qu’il faudrait un miracle pour le sauver. C’est pour ça que j’ai porté tout ce que j’avais.
— Combien as-tu ?
— Un dollar et onze cents… mais vous savez, murmura-t-elle d’une voix à peine audible, je peux trouver un peu plus.
Le monsieur sourit :
— Bon, tu sais, je ne crois pas que ce soit nécessaire ; un dollar et onze cents, c’est exactement le prix d’un miracle pour ton petit frère ! »
Il prit la somme dans une main, et dans son autre main, saisit doucement la petite main de la fillette :
« Amène-moi chez toi, petite. Je voudrais voir ton petit frère et aussi papa et maman, et voir avec eux si je puis trouver le petit miracle dont vous avez besoin. »
Et la petite fille et le grand monsieur partirent doucement, main dans la main.
Le monsieur bien habillé n’était autre que le Dr Carlton Amstrong, le grand chirurgien de neurochirurgie. Il opéra l’enfant et André rentra à la maison quelques semaines plus tard, complètement guéri.
« Cette opération, murmura la maman, est un vrai miracle. Je me demande combien cela aurait pu coûter… »
La petite fille sourit sans rien dire. Elle savait, elle, combien le miracle avait coûté… un dollar et onze cents… plus, bien sûr, l’amour et la foi d’une enfant. »
Histoire qui s’est authentiquement déroulée en Inde, et rapportée par le Père Ceyrac (dans « Mes racines sont dans le Ciel », Éd. Presses de la Renaissance, 2004).