China Mobile, le plus gros opérateur du monde.
China Mobile c’est 880 millions d’abonnés, 89 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016 et 460 000 employés (fin 2016). Soit le plus grand opérateur télécom au monde. Vendredi, ce mastodonte a inauguré son premier bureau dans l’Hexagone, rapporte Les Échos, signe de sa volonté de poursuivre toujours plus agressivement son internationalisation. Le Chinois a élu domicile à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, et emploie une dizaine de personnes. China Mobile aura mis du temps à traverser l’Asie, puis l’Europe de l’est. Ses concurrents, China Unicom et China Telecom étant déjà présents sur le sol français. Mais China Mobile s’est mise en ordre de bataille. « Nous avons des objectifs très ambitieux pour cette année, peut-être même trop ambitieux », explique un Français recruté par l’opérateur pour rejoindre ses rangs franciliens. Pour China Mobile, déjà présent à Londres, une implantation en France est un nouveau pas vers la conquête de tout le territoire européen. Et pourquoi pas, sur le long terme, vers l'exploration du Moyen-Orient et de l'Afrique. Pour l’instant toutefois, le géant chinois doit gagner le cœur du marché français. « En 2017, parmi nos abonnés, 11 millions sont allés en France, c’est 20 % de plus qu’en 2016 », souligne le vice-président exécutif de China Mobile International, Shen Weizhong. « Et le marché français des télécoms doit atteindre 81 milliards de dollars cette année ». Objectif final : jouer des coudes avec les grands opérateurs européens Le Chinois n’a toutefois pas attendu de planter son drapeau à Boulogne-Billancourt pour chercher des partenaires français. Il a déjà noué des accords de roaming international avec plusieurs opérateurs nationaux. Le groupe a même signé un nouvel accord avec Orange vendredi qui lui permettra d’aller plus loin. Selon un communiqué, relayé par les Échos, l’objectif de ce nouveau partenariat, est de pouvoir engager des synergies en matière de recherche et de développement notamment dans le secteur de la 5G et de l’internet des objets. « Le but n’est pas de négocier des accords commerciaux », tempère toutefois l’opérateur français.
À l’heure actuelle, China Mobile souhaite s’adresser aux entreprises chinoises déjà installées dans l’Hexagone, mais qui restent peu familières du paysage des télécoms français. « Ce qui nous intéresse, ce n’est pas tant ce qu’elles font que le fait qu’elles soient chinoises », confirme Benoît Cholvy. La stratégie est donc assumée. Et pour se développer, le groupe peut compter sur les « nouvelles routes de la soie », le fameux projet lancé par Xi Jinping en 2013, qui doit permettre le développement massif des entreprises chinoises à l’étranger. Un soutien qui aidera le géant à atteindre son objectif final : concurrencer d’autres grands opérateurs européens, comme Deutshe Telekom, Vodafone ou Orange, connus pour leurs infrastructures mondiales.
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