Avant le nouveau coronavirus, qui a fait plus de 100 000 morts dans le monde depuis son apparition, en décembre 2019, en Chine, plusieurs épidémies ont marqué ce début de XXIe siècle, nettement moins meurtrières que les grandes pandémies grippales du XXe siècle.
Le coronavirus est dans toutes les discussions à travers le monde entier depuis le début de l’année 2020. En cette mi-avril 2020, le Covid-19 a fait plus de 100 000 morts à travers la planète, et obligée plus de la moitié de ses habitants à se confiner.
Pourtant, ce n’est pas la première pandémie du XXIe siècle, ni l’une des plus meurtrières de l’histoire, si l’on se replonge dans les grandes crises sanitaires du XXe siècle.
Les épidémies marquantes au XXIe siècle
De 2013 à 2016, et depuis 2018 : Ebola en Afrique de l’Ouest
Identifié pour la première fois en 1976, ce virus a déclenché, entre fin 2013 et mars 2016, une épidémie de fièvre hémorragique en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Moins contagieux que d’autres maladies virales, Ebola est redoutable en raison d’un taux de létalité très élevé (environ 50 %). Bilan : 11 300 morts.
Le virus est réapparu en août 2018 dans l’Est de la République démocratique du Congo. Après cinquante-deux jours sans aucun cas, la RDC devait déclarer, lundi 13 avril 2020, la fin officielle de cette épidémie. Mais un nouveau décès a été enregistré et cette proclamation devra donc attendre encore au moins une quarantaine de jours. Bilan : au moins 2 273 morts.
En 2009 et 2010 : la grippe A (H1N1)
Bilan : 18 500 morts selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais la revue médicale The Lancet a estimé le nombre de morts entre 151 700 et 575 400.
Apparue au Mexique fin mars 2009, elle est d’abord nommée grippe « porcine » par l’OMS. L’alerte pandémique est lancée le 11 juin 2009, mais ce virus A (H1N1) s’avère finalement bien moins meurtrier que redouté.
Des campagnes massives de vaccination sont organisées à la hâte. Après coup, les pays occidentaux, en particulier européens, et l’OMS sont critiqués pour une mobilisation jugée surdimensionnée alors que, chaque année, la grippe dite saisonnière fait entre 250 000 et 500 000 morts, selon l’OMS.
Bilan : 774 morts. Le Syndrome respiratoire aigu sévère émerge fin 2002 dans le sud de la Chine, transmis de la chauve-souris à l’homme par la civette, un mammifère sauvage vendu vivant sur des marchés chinois pour sa viande. Il s’avère redoutablement contagieux, provoquant des pneumonies aiguës parfois mortelles.
Le Sras touchera finalement une trentaine de pays, mais avec un bilan limité, la Chine continentale et Hong Kong concentrant 80 % des victimes, et un taux de mortalité de 9,5 %.
Bilan : 400 morts. La grippe aviaire ravage d’abord les élevages de poulet de Hong Kong avant de se transmettre à l’humain. L’OMS décrète « une urgence de santé publique de portée mondiale », mais le bilan restera très limité.
Elle a fait le tour du monde entre l’été 1968 et le printemps 1970, tuant notamment beaucoup d’enfants. Provenant de Hong Kong, le virus a d’abord traversé l’Asie puis, fin 1968, les États-Unis. Après quelques mois où il s’est fait discret, le virus a déferlé sur l’Europe, fin 1969. Pour les épidémiologistes, cette grippe est entrée dans l’histoire comme la première pandémie de l’ère moderne, celle des transports aériens rapides.
En 1957 et 1958 : la grippe asiatique
Bilan : 1,1 million de morts (chiffre cité par les CDC). Cette pandémie a frappé en deux vagues virulentes. Le virus est d’abord apparu dans une province méridionale de la Chine, en février 1957. Il a fallu plusieurs mois avant qu’il n’atteigne l’Amérique et l’Europe.
Les personnes âgées ont été les premières victimes de cette maladie qui entraînait de graves complications pulmonaires.
En 1918 et 1919 : la grippe espagnole
Bilan : jusqu’à 50 millions de morts (chiffre cité par les CDC). La grippe dite « espagnole », qui a sévi entre septembre 1918 et avril 1919, est considérée comme la plus mortelle de l’histoire dans un laps de temps aussi court. Elle a tué cinq fois plus que les combats de la Première Guerre mondiale. Le virus fait ses premières victimes documentées aux États-Unis, se propage ensuite en Europe, puis touche le monde entier. Son taux de mortalité a été évalué à plus de 2,5 % (CDC).