Le Portugal, qui compte 20 206 cas de Covid-19 pour 735 morts depuis le début de l'épidémie, se prépare au déconfinement. Dans un pays relativement épargné par la crise sanitaire, surtout en comparaison du voisin espagnol, c'est l'impact économique qui inquiète désormais alors que le Portugal venait tout juste de se relever de la crise économique qui avait atteint son paroxysme en 2011. Le confinement partiel décrété dès la mi-mars va avoir de lourdes conséquences, même si certains secteurs comme la construction ont pu poursuivre leur activité. Un actif sur cinq (soit 900 000 personnes) est en chômage partiel et le tourisme, qui représente une manne conséquente et près de 15% de la population active, est à l'arrêt.
L'état d'urgence est en vigueur jusqu'au 2 mai mais le Premier ministre Antonio Costa a donné quelques pistes sur la politique à venir dans une interview accordée à l'Expresso. Les mesures de fermetures devraient être assouplies en mai dans les écoles, les magasins, les restaurants et les espaces culturels mais le port du masque pourrait être imposé. Surtout, le gouvernement envisage des limitations de fréquentations sur les plages cet été. "
Ce virus n'hiberne pas en été", a expliqué le Premier ministre portugais. "
Les rassemblements de masse ne peuvent pas avoir lieu. Les municipalités devront prendre les mesures nécessaires pour que nous puissions aller à la plage sans surpopulation".
Le Portugal fait figure d'exemple pour de nombreux pays. Il figurait pourtant avant la crise sanitaire parmi les pays d'Europe avec le plus faible ratio de nombre de lits en unités de soins intensifs par habitant. Mais la prudence reste de mise car le pays se sait difficilement capable de résister à une vague épidémiologique en raison d'un système hospitalier au bout de ses capacités après dix ans d'austérité et de coupes budgétaires consécutives à la crise économique de 2008 et ses conséquences. Résultat, l'état d'urgence et les mesures de confinement seront bien prolongés jusqu'au 2 mai prochain. L'état d'urgence est une première au Portugal depuis 1974 et la chute de la dictatur