L'Italie est le pays européen le plus touché par la crise sanitaire et déplore à ce jour 24 114 décès des suites du Covid-19. 454 nouveaux décès ont été enregistrés ces dernières 24h. Au total, 181 228 personnes ont été testées positives au coronavirus. Toutefois, le nombre de malades a baissé lundi pour la première fois, ce que le chef de la protection civile Angelo Borelli a qualifié de "donnée positive".
L'économie du pays est à l'arrêt et la population est confinée depuis le 9 mars. Les premières mesures d'allègement du confinement ne seront pas prises avant le 3 mai, comme l'a rappelé le gouvernement italien ce week-end. Mais peu à peu les entreprises rouvrent, même si c'est de façon partielle et avec beaucoup de précautions. De son côté, le vice-ministre de la santé, Pierpaolo Sileri, a déclaré : "nous devons donner aux citoyens une plus grande liberté de circulation", et la ministre italienne de la Famille, Elena Bonnetti, laisse entrevoir une réouverture partielle des aires de jeu : "quelque chose doit changer dans les deux prochaines semaines pour nos enfants! Nos enfants ont le droit de jouer!"
Dans le pays, la pression est forte pour faire redémarrer l'économie. Selon une étude publiée samedi par la Confindustria, la première organisation patronale, la quasi-totalité des entreprises italiennes a souffert de la pandémie (97,2%), près de la moitié de manière "très grave". Selon le quotidien La Repubblica, la moitié des 23 millions de salariés et travailleurs indépendants devra être aidé par l'Etat, une proportion appelée à augmenter. L'activité devra reprendre, mais progressivement afin d'éviter une seconde vague de contamination. Sur Facebook, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a insisté sur l'importance d'un programme "bien articulé, qui concilie protection de la santé et exigences de la production" pour une reprise "qui garde sous contrôle la courbe épidémiologique et la capacité de réaction de nos structures hospitalières". Si le gros de cette première vague pandémique semble passé, "la vraie question est le retour du virus à l'automne", met en garde Luca Zaia, gouverneur de Vénétie. Le retour à une vie normale n'est pas pour tout de suite. "Cohabiter avec le virus signifie repenser les journées. Non aux heures de pointe dans toutes les phases du quotidien. Il faut oublier les rues et les transports publics bondés", encourage le patron de l'Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro.
Ces discussions sur une éventuelle reprise de l'activité et un déconfinement progressif suscitent des divergences entre le Nord, région très touchée par la maladie, mais aussi le moteur économique du pays, et le Sud, plus épargné par le coronavirus, mais dont le système sanitaire apparaît mal armé pour affronter un éventuel rebond de la pandémie. Jole Santelli, la présidente de la Calabre, dans le sud de l'Italie prévient que si dans le nord du pays "ils sont plus optimistes que nous. Ici on fera les choses par étapes, on ne peut pas prendre de risques". Vincenzo de Luca, son homologue de Campanie (la région de Naples), souhaite qu'une fois le confinement levé, les déplacements d'une région à l'autre restent prohibés et que les visiteurs du Nord puissent être placés en quarantaine.