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De nouveaux signaux venus de l’espace intriguent les scientifiques



Des signaux radio répétitifs, venus de l’espace, ont été détectés par des scientifiques canadiens, grâce à un télescope installé en Colombie-Britannique. Si la source reste encore indéterminée, cette découverte en appelle d’autres.




C’est la deuxième fois qu'on en détecte. Une équipe de scientifiques canadiens a enregistré un nouveau « sursaut radio rapide » répétitif venu de l’espace, à l’été 2018. Ces sursauts radio rapides, appelés en anglais fast radio bursts (FRB), sont de courtes impulsions d’ondes radio – d’une fraction de seconde chacune – provenant d’une source située bien au-delà de notre galaxie.

Ces FRB, extrêmement lumineux, émaneraient de phénomènes astrophysiques puissants. Ils émettent, en une milliseconde, autant d’énergie que le Soleil en 10 000 ans !

La première série de FRB répétitifs avait été détectée par un télescope de Porto Rico en 2015. La deuxième série en 2018 a été captée au Canada grâce à Chime, un télescope révolutionnaire.

Une cinquantaine de chercheurs canadiens de l’Université McGill à Montréal, de l’Université de Toronto, de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Institut Périmètre de physique théorique et du Conseil national de recherches du Canada ont travaillé ensemble pour élaborer ce télescope, dans le cadre du projet Chime, intitulé en français « l’Expérience canadienne de cartographie de l’intensité de l’hydrogène ».


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Le télescope Chime, au Canada.


Installé dans la vallée de l’Okanagan, dans la province canadienne de Colombie-Britannique, le télescope Chime a enregistré dans les deux premières semaines de sa mise en service à l’été 2018 (alors même qu’il n’était pas au summum de ses capacités) treize nouveaux sursauts radio rapides. Dont un répétitif.

« Il pourrait y en avoir d’autres »

Les découvertes, décrites dans deux articles parus dans la revue Nature, ont été présentées le 9 janvier à la réunion de l’American Astronomical Society à Seattle (États-Unis).
« Jusqu’à présent, il n’y avait qu’un seul FRB répétitif connu. Savoir qu’il y en a un nouveau suggère qu’il pourrait y en avoir d’autres. Et avec plus de signaux et de sources, nous pourrons peut-être comprendre ces puzzles cosmiques, d’où ils viennent et ce qui les provoque, commente Ingrid Stairs, astrophysicienne, membre de l’équipe Chime, dans un communiqué. Avec la cartographie quotidienne de l’hémisphère nord assurée par Chime, nous allons sûrement trouver d’autres sursauts au fil du temps. Savoir où ils sont, permettra aux scientifiques de pointer leurs télescopes sur eux, nous pourrons alors étudier ces signaux mystérieux en détail. »

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Le télescope Chime a traité les signaux radio 
enregistrés par des milliers d’antennes.

L’étude des FRB en effet n’est pas aisée. Ces « sursauts radio rapides » sont rarement repérés car extrêmement ponctuels. Mais avec Chime, les scientifiques espèrent changer la donne.

« Nous avons hâte de voir ce que notre télescope peut faire lorsqu’il fonctionne à pleine capacité, lance Deborah Good, une étudiante au doctorat en physique et en astronomie, membre de l’équipe Chime.À la fin de l’année, nous aurons peut-être trouvé 1 000 nouveaux FRB. Ces données permettront alors de percer certains de leurs mystères. »

« Comprendre l’évolution de l’univers »
Et notamment découvrir l’origine de ces signaux. « Notre télescope peut nous donner une bonne idée de ce que sont les FRB et d’où ils viennent, en observant comment leur luminosité change à différentes fréquences et ce que rencontre le signal lors de son chemin vers la Terre », espère Ingrid Stairs.

« La lumière qu’ils émettent a voyagé par-delà l’univers observable pour arriver jusqu’à nous. Ils pourraient potentiellement être des outils pour comprendre l’évolution de l’univers », estime Seith Siegel, étudiant postdoctoral en physique à l’Université McGill, interrogé par le site québécois L’Actualité.

Plusieurs hypothèses divisent cependant l’équipe Chime : « Un FRB pourrait provenir d’un amas dense, comme un reste de supernova, ou encore d’un point situé près du trou noir central d’une galaxie [à environ 1,5 milliard d’années-lumière de la Terre, NdlR] », avance Cherry Ng, astronome et membre de l’équipe, dans un communiqué.

Pour Seith Siegel, il ne s’agirait pas de l’explosion d’une étoile ou d’une supernova « car si c’était le cas, il n’y aurait qu’un seul sursaut et non pas plusieurs. Je pense plutôt à un pulsar ou à un magnétar, une étoile à neutrons disposant d’un champ magnétique extrêmement intense, même si l’énergie captée serait supérieure à cela ». Le mystère reste donc entier.