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Les hirondelles de l’amour


Les soldats marocains qui ont occupé l’Autriche pendant l’été 1945 ont engendré, sans le savoir, des centaines d’enfants. Après une vie marquée par la discrimination, certains ont entrepris de se réconcilier avec leurs racines paternelles. Reconstitution d’un volet méconnu de notre histoire.


Ces enfants ont tous en mémoire une insulte lancée par un voisin ou un camarade d’école. “Poupée nègre”, “diable noir”, “sale Marocain”. Comme eux, 200 à 300 enfants nés dans le Vorarlberg
en 1946, neuf mois après le bref séjour des troupes marocaines de l’armée française, n’ont pas eu de chance. Contrairement aux autres Kriegskinder (enfants de la guerre), comme les rejetons des soldats français, ils avaient le teint trop brun ou les cheveux trop frisés pour passer inaperçus. Dans une Autriche encore marquée par la propagande nazie, il n’en fallait pas plus pour être rejeté par la société. Dans cette région rurale et très catholique, avoir un enfant hors mariage a valu à ces mères autrichiennes injures et humiliations, au point que beaucoup d’entre elles ont refusé, jusqu’à la fin de leur vie, de parler de ce fameux été 1945. L’été des Marocains.


Voilà deux ans que près de 30 000 jeunes soldats marocains (tirailleurs, goumiers ou spahis) se battent en première ligne de l’offensive alliée lancée en 1943 depuis l’Afrique du Nord. Ils ouvrent plus d’une voie difficile en remontant vers le fief des nazis : Tunisie, Sicile, Corse, Italie, Provence, Alpes, Vosges… Le 31 mars 1945, le sacrifice de plusieurs régiments marocains permet aux alliés de franchir le Rhin. Début mai, après les dernières batailles en Allemagne, les Français envoient une bonne partie des troupes marocaines occuper l’ouest de l’Autriche (le Vorarlberg). Dans ce petit paradis de forêts et de lacs, nous sommes loin des actes de cruauté rapportés en Allemagne, dictés par le désir de vengeance. L’occupation française est plutôt bien acceptée dans le Vorarlberg, y compris ses régiments “exotiques”. « En ces temps de pénurie, il n’était pas rare que des soldats marocains risquent des punitions disciplinaires pour avoir puisé dans les stocks de l’armée française et donné des aliments aux habitants ».
Ces petits cadeaux de nourriture ajoutent au charme des soldats, aux yeux des femmes du pays. “Dès qu’il vous amène du chocolat / ça vous est égal, quelle couleur il a…”, dit l’une des chansons humoristiques qui circulaient à l’époque. Nul doute qu’elles étaient composées par des hommes autrichiens exaspérés par les flirts entre Marocains et Autrichiennes. Les jeunes soldats, issus en majorité de l’Atlas et rarement âgés de plus de 25 ans, écument les bals populaires et leur présence déclenche souvent des rixes avec les rivaux autrichiens. Leur succès auprès des femmes repose sur de multiples raisons. “Beaucoup de femmes étaient séparées de leur mari depuis longtemps, et parfois savaient qu’il ne reviendrait pas de la guerre. Certaines avaient eu des relations avec les soldats allemands et voulaient se racheter, puisque le vent venait de tourner. Pour la même raison, les soldats engagés dans l’armée nazie, quand ils revenaient, n’étaient pas en position de protester contre ces relations”. Les jeunes filles, elles, font ce que font les jeunes filles?: elles tombent amoureuses. “Même si on a signalé quelques viols, la plupart des relations entre les Autrichiennes et les Marocains étaient bien des flirts, voire d’authentiques histoires d’amour”.
Mais ces amours ne durent pas plus d’un été… Dès la mi-septembre, les hirondelles repartent. Le commandement français de l’armée procède au “blanchiment” de ses troupes d’occupation. Des raisons psychologiques sont invoquées : les régiments dits “de couleur” feraient peur à la population. Mais il s’agit probablement, avant tout, d’une décision politique destinée à “remettre les colonies à leur place”. Rapidement, tous les Marocains sont renvoyés dans le Sud de la France. Certains partent en Indochine ou à Madagascar, les autres rentrent au pays. La plupart de ceux qui ont engrossé une Autrichienne l’ignorent. Ceux qui reviennent font l’exception. Deux d’entre eux se sont mariés et ont fait leur vie en Autriche”. Pour toutes les autres mères, le départ des pères marque le début d’un cauchemar. Beaucoup accouchent discrètement auprès des autorités militaires françaises et se voient offrir la possibilité de donner leur bébé en adoption en France. Celles qui gardent leur enfant vont le payer très cher. On les appelle généralement “putes de nègre” et parfois on leur interdit d’entrer à l’église. Toutes sont marquées pour la vie.
Enfants de l’amour ou enfants de la guerre ?
Plus encore que des insultes, ces enfants ont souffert du mystère qui entoure leurs origines.
Après tant d’années de silence et d’inhibitions, ces “enfants des Marocains” à l’âge mûr (et souvent à la mort de leur mère) sont partis à la recherche du père (même si les chances sont minimes), ou du moins de son pays d’origine.