Quel est le point commun entre la Frauenkirche de Dresde, le pavillon d’or de Kyoto ou encore le temple du ciel de Pékin ? Tous les trois ont été entièrement rebâtis bien après leur construction initiale. Pour certains, ce manque « d’authenticité », c’est-à-dire de fidélité à l’histoire, les dévalorise en tant que monuments historiques. En France, et dans plusieurs pays d’Europe, la non-reconstruction des monuments disparus est même érigée au rang de doctrine depuis le début du XXe siècle.
Cette vision des choses est loin d’être partagée partout dans le monde. Au Japon, où l’architecture est historiquement fondée sur le bois plutôt que la pierre, la reconstruction des monuments historiques est une coutume ancestrale, porteuse de sens culturel et historique. Depuis vingt-cinq ans, la notion d’authenticité historique a ainsi été élargie par la communauté internationale à des considérations immatérielles, comme la tradition ou la fonction d’un monument.
Aujourd’hui, cette authenticité immatérielle est l’un des arguments utilisés par certains en France pour remettre en question la doctrine de non-reconstruction. A Saint-Denis, le projet de reconstruction de la flèche de la basilique, approuvé par le gouvernement en 2017, cristallise cette opposition.
Faut-il reconstruire les monuments disparus ? Explication en vidéo.
Sources :
Le Document de Nara sur l’authenticité
Sur Viollet-le-Duc et sa vision de la restauration
Sur la reconstruction dans le cas de destructions volontaires
Sur la notion d’authenticité et son évolution
Sur le projet de reconstruction de la basilique Saint-Denis