Le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro (g.)
et son adversaire du Parti des travailleurs, Fernando Haddad.
D'après le Tribunal supérieur électoral, le candidat d'extrême droite a remporté la présidentielle brésilienne haut la main.
Le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro,
a été élu dimanche président du Brésil.
Quelque 147 millions de Brésiliens ont voté pour départager le sulfureux candidat d’extrême droite, qui était le grand favori, de son adversaire du Parti des Travailleurs (PT) de l’ex-président emprisonné Lula. Jair Bolsonaro succédera à Brasilia au président Michel Temer, pour un mandat de quatre ans, au 1er janvier 2019.
Un choix plus par rejet que par conviction
Une foule de plusieurs milliers de ses sympathisants s’est réunie en début de soirée devant son domicile pour célébrer la victoire du député dans un quartier aisé de Rio de Janeiro. Après le scrutin du 7 octobre qui a vu Bolsonaro frôler une élection dès le premier tour (46 % des suffrages), les Brésiliens ont fait leur choix plus par rejet que par conviction : « Contre la corruption » pour le candidat d’extrême droite, « contre la haine » pour celui de gauche.
Après une dure campagne de l’entre-deux tours, alimentée par des discours de haine et émaillée de violences, le vote s’est déroulé dans le calme, a confirmé le ministre de la Sécurité publique, Raul Jungmann. Le président sortant Michel Temer a indiqué de son côté que la transition débuterait « dès demain », lundi.
Pays en crise
Dans un pays miné par une violence record, le marasme économique, une corruption endémique et une crise de confiance aiguë dans la classe politique, Jair Bolsonaro a réussi à s’imposer comme l’homme à poigne dont le Brésil aurait besoin.
Catholique défenseur de la famille traditionnelle, il a reçu le soutien crucial des puissantes églises évangéliques et a indigné, par ses déclarations outrancières, une bonne partie des Noirs, des femmes et des membres de la communauté LGBT.
Fernando Haddad, 55 ans, avait promis de « rendre le Brésil heureux de nouveau » comme sous les mandats de Lula dans les années de croissance (2003-2010). Mais il n’a pas fait l’autocritique du PT, jugé responsable par beaucoup des plaies actuelles du pays, notamment la corruption.