Depuis deux mois, des manifestations prodémocratiques se déroulent à Hongkong, ancienne colonie britannique revenue en 1997 dans le giron de la Chine, avec néanmoins un «haut degré d’autonomie» garanti par l’accord de rétrocession. Le mouvement, lancé en réaction à une nouvelle loi sur l’extradition vers la Chine, s’est depuis élargi, avec plusieurs revendications, notamment pour des élections libres. Cette exigence d’une réforme de la loi électorale inquiète les autorités chinoises qui ont déclaré sur un ton martial que «ceux qui jouent avec le feu périront avec le feu». Une intervention militaire chinoise changerait radicalement la donne, raison pour laquelle les manifestants se gardent prudemment de faire toute référence à une indépendance d’Hongkong, ce qui représenterait une ligne rouge pour Pékin.
La Chine a publié la semaine dernière son dixième Livre blanc sur la défense, qui met particulièrement l’accent sur la lutte contre le séparatisme. Que peut-on en retenir?
Ce Livre blanc peut se résumer par deux termes: une mise en scène et une mise en garde. Il y a d’abord une mise en scène qui vise à rassurer la communauté internationale en insistant sur un certain niveau de transparence, sur des dépenses militaires par habitant plus faibles qu’aux États-Unis ou en Russie, ou encore sur les différentes coopérations de défense avec le reste du monde. Mais, dans le même temps, Pékin émet une mise en garde très claire au sujet du séparatisme, une véritable ligne rouge.