Elle abrite nombre de trésors naturels et humains dont la principale est bien sûr l’huile d’Argan, que l’on s’arrache à prix d’or dans l’Hexagone et partout dans le monde depuis quelques années. Le précieux et endémique arganier pousse, entre Essaouira, Taroudant et Agadir.
Essaouira est la porte d’entrée la plus au nord de l’arganeraie. Sur l’unique route reliant Marrakech à Essaouira, les herbes grillées laissent vite place à un interminable et monotone désert rocailleux. Les quelques oliviers clairsemés sur les petites collines commencent à se mêler aux arganiers plus touffus, et les enseignes attirant le chaland vers de petites échoppes d’huile d’argan se multiplient. L’arganeraie, qui compte environ vingt millions d’arbres et s’étend sur plus de 800 000 hectares, n’est pas une forêt comme les autres. Loin des forêts tropicales et des forêts tempérées, elle se présente comme une savane clairsemée de petits arbres touffus et ramifiés entre lesquels la paille, la roche ou la terre brute forment de petites clairières. Des paysages uniques, agrémentés d’images surprenantes, comme celles de ces chèvres acrobates que l’on trouve perchées en nombre sur les maigres branches, dévorant goulûment les épines de l’arganier.
L’Argan, une histoire de femmes :
A une vingtaine de kilomètres d’Essaouira, dans la coopérative féminine d’Ajddique, une soixantaine de femmes s’emploient à produire cette huile aux multiples vertus. Il en est ainsi dans toute la région : ce sont les femmes qui tiennent dans l’ombre les rennes de ce commerce lucratif, aux travers d’une soixantaine de coopératives comme celle-ci. Une économie solidaire, qui permet à près de dix mille marocaines de travailler dans les conditions qu’elles choisissent et de supporter l’économie locale là où les touristes ne s’aventurent que très peu. Quand on sait l’engouement et les recettes générées par le commerce de cette huile, on ne peut être que dubitatif face à la simplicité des lieux et des méthodes utilisées.
Devant un bâtiment de plein pied de quelques pièces seulement, perdu au milieu du désert, quelques femmes abritées sous des voiles colorés et assises à même le sol perpétuent des gestes ancestraux. Certaines s’occupent de faire griller au soleil le fruit tout entier avant d’en extraire la noix, pendant que d’autres s’affairent à casser cette dernière pour en extraire l’amandon. Ce sont ensuite les machines qui prennent le relais pour la pression à froid permettant d’extraire l’huile . Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme. Les cosses et débris de noix sont brûlés dans les poêles et l’amandon desséché de son huile est servit au bétail. On ne repart bien sûr pas sans quelques flacons de la précieuse huile, pour quelques euros l’unité, soit trois fois moins chère que dans les circuits classiques.
Sur la route de Takoucht.
Sur la route de Takoucht.
Au creux d’une vallée, dans le minuscule village de Takoucht, un projet étonnant, une coopérative féminine semblable à Ajddique est à l’œuvre. Car si ce village ne voit quasiment jamais de touristes, la coopérative est en revanche sponsorisée par le mécénat d’un Français, à la tête des produits cosmétiques naturels d’Argan.
Juste derrière la coopérative, se tient chaque mercredi le souk hebdomadaire qui rassemble les villageois éparpillés dans les collines alentours. On y trouve les épices, matières premières, tissus et ustensiles de cuisines authentiques. Au fond des ruelles, au détour d’un muret, s’entassent les ânes aux selles bleus, jaunes et vertes.
Juste derrière la coopérative, se tient chaque mercredi le souk hebdomadaire qui rassemble les villageois éparpillés dans les collines alentours. On y trouve les épices, matières premières, tissus et ustensiles de cuisines authentiques. Au fond des ruelles, au détour d’un muret, s’entassent les ânes aux selles bleus, jaunes et vertes.
L’huile d’Argan : un remède miracle ?
L’huile d’Argan s’est imposée en une dizaine d’années comme un produit cosmétique bio anti-âge particulièrement efficace. L’huile est exceptionnellement riche en Acides Gras insaturés, Oméga 6 et Oméga 9, en Vitamine E (2 fois plus concentrée que dans l’huile d’Olive) et polyphénol. La Vitamine E et les polyphénols sont de puissants anti-oxydants qui permettent de lutter contre les radicaux libres et de participer au renouvellement cellulaire de la peau. L’huile d’Argan permet d'apporter des nutriments et joue un rôle majeur dans la fonction barrière de l’épiderme, qu’elle nourrit, protège et hydrate. Elle aide ainsi à lutter contre les signes de vieillissement et de relâchement prématurés de la peau.