Le « califat » a été proclamé en juin 2014 à Mossoul, en Irak. L’emprise territoriale de l’Etat islamique s’est terminée 58 mois plus tard à Baghouz, en Syrie.
L’organisation Etat islamique (EI) n’a plus de territoire, mais possède encore des hommes et des armes. Près de cinq ans après la proclamation du « califat » à Mossoul, en Irak, les territoires que le groupe terroriste a un temps tenus ont tous été repris : en décembre 2017, en Irak, et en mars 2019, en Syrie.
L’ultime réduit de l’EI, le village de Baghouz, aux confins sud-est de la Syrie, a été récupéré samedi 23 mars, après des semaines de combats, par les Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance kurdo-arabe soutenue par la coalition internationale anti-EI, conduite par les Etats-Unis.
En octobre 2014, le groupe terroriste avait atteint son apogée, contrôlant près de 60 000 km² de territoire « utile » – autant que la région Grand-Est– et 185 000 km² de zones désertiques « sous influence ». A partir de cette date, et à la faveur de l’arrivée de nouveaux acteurs (forces kurdes, irakiennes, la coalition, etc.), la superficie de ces zones n’a cessé de reculer.
Si la chute de Baghouz scelle la fin du « califat », elle ne met pas un terme au danger djihadiste en Syrie et en Irak. L’EI s’est notamment replié dans la vallée de l’Euphrate. Entre 2008 et 2010 déjà, le groupe terroriste s’était réfugié dans les confins du Nord irakien après avoir été chassé des villes. Une opération vue comme un « retour au désert » par l’EI, qui était repassé à l’offensive trois ans plus tard.
Désormais et à défaut de contrôler de larges pans de territoire, le mouvement dispose encore de cellules, dispersées dans le désert, qui se sont déjà converties à l’art de la guérilla. Entre la mi-décembre et la fin février, le groupe a mené quelque 180 attaques en Syrie. Plus de 600 personnes ont été tuées ou blessées, dont quatre Américains morts à Manbij, dans le nord du pays, d’où l’organisation avait pourtant été chassée à l’été 2016.