« Tu le regardes trop », « Où es-tu ? Avec qui ? », « Tu la trouves plus jolie ?»… Quand tout à coup on a l’impression que notre copain, copine, ami, ou même nos parents ou nos frères et sœurs s’intéressent à quelqu’un d’autre que nous ça fait mal… Ne serait-on pas un peu jaloux ?
Un sentiment, une émotion ?
La jalousie a plutôt mauvaise réputation ! Pourtant elle est essentielle et normale. La jalousie fait partie de chacun de nous, c’est un sentiment qui peut amener à ressentir des émotions comme la peur, la tristesse ou la colère par exemple.
Mais d’où vient ce sentiment désagréable ? On dit que l’on n’aurait été réellement jaloux qu’une seule fois : lorsqu’on était tout petit. Une jalousie si terrible qu’elle nous a marqués à vie. On ne ferait jamais que revivre cette douleur-là, celle du tout petit enfant qui ne supporte pas de voir sa mère se détourner de lui. Tout d’un coup, son monde s’écroule : il se sent abandonné, trahi. Il n’est pas TOUT pour l’autre. Et un-e rival-e pourrait vouloir lui « voler » sa place.
La jalousie ne concerne donc pas uniquement les relations amoureuses mais l’amour en général (ami-es, parents, frères et sœur, etc.) dans une relation à trois : soi-même, celui que l’on aime et celui qui pourrait nous prendre notre place. Il s’agit donc bien souvent d’un problème de confiance en soi, de peur de ne pas être à la hauteur ou de ne pas mériter l’amour de l’autre… Bien souvent le jaloux souffre et fait souffrir.
La jalousie et le cerveau
Que se passe-t-il dans le cerveau des jaloux ? Des études ont montré une baisse de sérotonine (un neurotransmetteur qui régule l’humeur en diminuant l’anxiété par exemple) dans le cerveau des sujets rongés par la jalousie. En effet, la jalousie peut aussi devenir une maladie. Cela suggère que les jaloux pourraient être prédisposés à avoir des doutes sur la fidélité de leur-e partenaire.
Mais ne désespérez pas ! Certes, la sérotonine influence notre humeur, mais notre manière de penser (positivement ou négativement) influence elle aussi le taux de sérotonine. Donc échanger avec une personne de son entourage (un-e ami-e, de la famille) ou même avec un-e professionnel-le de santé peut changer notre regard sur ce qu’on vit, faire évoluer notre manière de penser, modifier ce que l’on ressent et augmenter ainsi le taux de sérotonine. Ça peut être une bonne piste pour moins souffrir ;-)!
Jalousie : la même pour tout le monde ?
Dans les représentations sociales qu’on a de l’homme et de la femme, on a tendance à penser que les femmes sont toutes assez jalouses, que ça fait partie de leur tempérament, et que les hommes sont plus indifférents ou que lorsqu’ils sont jaloux, c’est d’emblée d’une façon maladive.
En réalité tout le monde est jaloux ; mais quand on y est confronté, chacun réagit à sa façon, selon son histoire, sa personnalité, sa culture. Certains auront tendance à montrer ouvertement qu’ils sont jaloux en faisant des crises, fliquant les sms arrivant sur le portable, provoquant des disputes, faisant la tête, en étant agressif, alors que d’autres auront tendance à se montrer plus réservés, à jouer les indifférents, à parler peu ou pas au point parfois même de tomber malade (maux de ventre, migraines, palpitations, etc…).
Et de quel rival est-on jaloux : de celui qui me ressemble ou celui qui est à l’opposé de moi ? En fait, ça à avoir avec ce que l’on appelle « l’idéal du moi ». D’une manière générale je suis jaloux de celui que je rêve d’être et qui du coup n’est pas moi. Par exemple, si je suis petit et blond et que je manque un peu de confiance en moi, je vais avoir tendance à être jaloux du grand brun que ma partenaire a contacté sur Facebook.
Envie et jalousie
Pas facile de les distinguer tout simplement parce que ces deux sentiments sont intimement liés. En effet, le mot « jalousie » vient du grec ancien « zelos », qui signifie « envie ». Ce qui les différencie c’est que la jalousie s’éprouve par rapport à un être, une personne, alors que l’envie porte sur ce que lui ou l’autre possède.
Dans la jalousie on a à faire à une triade. C’est-à-dire que cela implique 3 personnes : moi, l’autre, et la tierce personne (rival-e) qui va me voler mon autre. Par exemple « je suis jaloux parce que mon meilleur pote s’est fait un nouveau copain ; et du coup j’ai peur que ce nouveau copain me pique mon meilleur pote ». En fait on craint de perdre ce que l’on a (cette belle amitié avec mon pote) au profit d’un autre (ce nouveau copain).
Dans l’envie on a à faire à ce qu’on appelle une dyade, seules 2 personnes sont impliquées : moi et l’autre. Par exemple ma copine se marie et je suis hyper envieuse parce que j’aimerais bien être à sa place. Dans ce cas-là on souffre de voir l’autre posséder ce que l’on désire pour soi-même. L’envieux veut la chose que l’autre possède : « je suis très envieuse parce que je veux les super belles chaussures que toi tu possèdes ».