Dans un petit village du fin fond de la Géorgie, une vieille femme montre une très ancienne photo. Le garçon, sur l'image, c'est Vova, Vladimir Poutine. Son fils. Un fils qu'elle n'a plus revu depuis l'adolescence, et qui ne l'a jamais invitée au Kremlin. Affabulerait-elle ? Son existence compliquée autorise à se poser des questions. Mais nul doute aux yeux de Véra Poutina, 78 ans, de ses proches et de ses voisins, qu'elle est bien la mère du nouveau Staline, l'autre héros géorgien admiré, sans réserves, par ses compatriotes, en dépit des enseignements de l'Histoire.
Le fils que Véra croyait perdu, Vladimir Vladimirovich Poutine,
est-il réellement devenu le Président de Russie? La question, Véra
se l'est posée au début. Puis, plus du tout. Pas l'ombre d'un
doute: c'est bien lui. Celui qui est monté «si haut». D'ailleurs,
il n'y a pas que Véra qui en soit persuadée. Ses filles aussi. Mais
encore les autres habitants du petit village géorgien de Metechi.
Ils sont tous convaincus que le petit garçon de 10 ans qu'ils ont
côtoyé à l'époque, disparu depuis si longtemps, est bel et bien
l'homme qui est aujourd'hui Président de la Russie voisine.
La genèse de cette «triste» histoire (le jeune homme est parti
sans jamais plus prendre de nouvelles de sa maman), le pourquoi du
comment (avoir tourné le dos à ses origines), tout ça Véra nous le
confie avec pudeur. Interrompue de temps à autre dans sa confession
par des voisins, par des amis d'enfance de Vladimir, elle nous
parle de sa vie. Difficile existence. La rudesse de son couple
(avec le beau-père de Vladimir) et cet espoir, immense, qu'elle
cultive assidûment: revoir, un jour, juste une fois, une seule, son
petit Vladimir à elle... devenu si «grand».