La mouche de l’olive « Bactrocera oleae » est le ravageur le plus préoccupant pour les oléiculteurs causant des dégâts sur fruits pouvant aller jusqu’à 30% de fruits abimés.
Biologie
- La mouche adulte mesure de 4 à 5 mm de long. Son thorax est foncé et strié de bandes grises et son abdomen est orangé avec des tâches noires. La caractéristique de l’espèce se situe sur les ailes : une petite tâche noire sur le bout de chacune.
- Le démarrage de l’activité de ponte dépend de la réceptivité du fruit et des facteurs climatiques : précoce en zones côtières chaudes (fin mai - juin) et plus tardive en zones froides et montagneuses (Juillet voire même août).
- La fécondité des femelles est influencée par la température, l’abondance des fruits réceptifs et la disponibilité de la nourriture
- La femelle adulte pond environ 10 jours après l'émergence du sol pendant 1 à 3 mois.
- Elle peut pondre de 400 à 500 œufs à raison d'un œuf par olive de préférence le soir par des températures de 25 à 30 °C.
- Après une incubation de l'œuf de 2 à 4 jours, la larve se développe pendant quinze jours dans la baie où elle creuse des galeries.
- La nymphose a lieu au centre de l'olive à proximité du noyau et la pupe donne naissance à un nouvel adulte au bout d'une dizaine de jours.
- Lors de la dernière génération, la larve tombe sous la frondaison des oliviers sur le sol où elle se nymphose.
Plusieurs générations/an :
* 1 à 2 générations estivales
* 1 à 2 générations automnales
*1 à 2 générations hivernales voire même printanières (en cas de retard de cueillette et en régions chaudes).
Dégâts de la mouche de l’olivier
Les dégâts liés aux attaques de mouches se traduisent par :
- Trace de piqûres sur les fruits (dépréciation des olives de table);
- Chute des fruits attaqués en été puis en automne et hiver;
- Perte en poids de l’olive;
- Altération de la qualité de l’huile; une augmentation du taux d'acidité de l'huile qui peut se traduire par une mauvaise conservation.
- Réduction de 10 à 40 % de la résistance au détachement des olives infestées;
- Baisse du rendement en huile (6 à 20%) suite à l’hydrolyse des acides gras catalysés par les enzymes produites au cours de la maturation;
Moyens de lutte
Connaître l’apparition de la mouche dans le verger va permettre de positionner les traitements avec plus de précisions, quelle que soit la stratégie de lutte choisie. Deux types deux pièges peuvent être utilisés : piège alimentaire et piège attractif sexuel.piege
Lutte culturale
- Elle est dirigée contre le stade nymphal de Bactrocera en hivernation. Le travail du sol avec un léger labour pourrait constituer un facteur clé de mortalité des pupes hivernantes.
- Le retournement du sol en hiver pourrait provoquer la mortalité des pupes exposées à la surface du sol.
- La pratique de la taille, l’anticipation sur la date de récolte permet de réduire les niveaux d’infestation des olives par la mouche en assurant une production intéressante en huile d’olive.
- La plantation de quelques oliviers pièges (variétés sensibles) et le ramassage des fruits véreux et des fruits chutés peuvent minimiser les attaques.
Lutte biotechnique par capture de masse des adultes dans les pièges alimentaires
Lutte biotechnique par les pièges écologiques
Principe: attirer et tuer (attract and kill)
Nouvelles perspectives de lutte compatibles avec la production Bio
Utilisation de la bouillie bordelaise.
Lutte Microbiologique: Le Succes appât* (GF- 120) est un insecticide biologique d’origine naturelle, de la famille des naturalytes produit à partir du champignon Saccharopolyspora spinosa (spinosynes A &D). Il a donné de très bons résultats (100% de mortalité) en Californie, Grèce et Turquie.
Lutte biologique
Quelques essais réalisés en Italie par lâcher inondatif du braconide Opius concolor à raison de 500 à 1000 parasitoïdes par arbre.
Inconvénients: Le parasitoïde n’est efficace qu’en début d’été et en présence de populations faible à moyenne.
Lutte chimique raisonnée : Traitement préventif contre les adultes par appât empoisonné en traitement localisé:
Terrestre : 100 cc d’Insecticide + 300 à 500 cc d’attractif alimentaire par /hl sur 1 à 2 m2 de la frondaison (côté Sud-est) ;
Aérien ULV: 1lInsecticide + 1l attractif alimentaire par /ha, en bandes alternées.