Description :
La rhinite allergique peut être ponctuelle ou permanente.
Pour la plupart des personnes atteintes d'une rhinite allergique
ponctuelle, un allergène (quelque chose qui provoque une
allergie) déclenche les symptômes à peu près au même moment chaque année. Au
printemps, leur manifestation est généralement due au pollen des arbres alors
que les pollens des graminées dominent en été, et ceux des mauvaises herbes en
automne. La plupart des personnes souffrant de rhinite allergique sont
sensibles à plus d'un allergène.
La rhinite allergique permanente se définit par la présence de
symptômes durant plus de 4 jours par semaine ou plus de 4 semaines par
an. Cette affection touche plus communément les personnes qui réagissent
aux allergènes présents toute l'année. Évidemment, les personnes allergiques
aux acariens ou à leurs animaux de compagnie en souffrent toute l'année. La
rhinite allergique touche environ 20 % de la population canadienne.
Causes :
Dans la rhinite allergique, le corps a tendance à réagir d'une
manière exagérée à certains types de substances externes. Sa réaction
provoque la production d'anticorps qui incitent notre système immunitaire à
libérer de l'histamine et d'autres substances chimiques. Ces
substances chimiques causent les symptômes de la rhinite allergique, notamment
des éternuements, des démangeaisons au niveau du nez ou un écoulement nasal, un
picotement des yeux ou un larmoiement et même de la toux.
La rhinite allergique peut être héréditaire, mais des allergies
particulières comme celles aux poils de chat ou à l'herbe à poux ne le sont
probablement pas. En revanche, la prédisposition à l'allergie est héréditaire.
La probabilité de rhinite allergique pour les enfants se situe entre 30 %
et 60 % si l'un de leurs parents en souffre, et entre 50 % et
70 % lorsque chaque parent en est atteint.
Symptômes et Complications :
La plupart des personnes atteintes de rhinite allergique savent
identifier les symptômes de leur affection, même si elles la confondent
quelquefois avec le rhume banal.
Ces symptômes se manifestent par un écoulement nasal, des
éternuements, une démangeaison qui affecte le nez, la bouche, la gorge, ou les
yeux, et une congestion nasale. D'autres symptômes peuvent aussi apparaître,
comme un larmoiement, une toux, des maux de gorge, une respiration sifflante et
des maux de tête.
Les personnes atteintes d'une rhinite allergique légère présentent
certes des symptômes, mais ceux-ci ne sont pas gênants et n'interfèrent pas
avec les activités de la vie quotidienne, telles que l'école, le travail ou le
sommeil. Dans le cas d'une rhinite allergique modérée à grave, les symptômes
sont gênants et affectent la vie quotidienne.
Diagnostic :
Votre docteur pourrait vous diagnostiquer une rhinite allergique en
fonction de vos symptômes et des détails de ceux-ci. Il est important que
vous preniez en note ces détails, comme par exemple les facteurs améliorant ou
aggravant votre état ainsi que le moment où ceux-ci apparaissent. Ces
informations donnent à votre médecin et à l'allergologue des indices précieux
quant à l'origine des symptômes et ils facilitent le diagnostic.
Les détails sur le lieu d'habitation et de travail et le moment où
les symptômes sont les plus intenses peuvent aider le médecin ou l'allergologue
à cerner les causes probables. Même si ceux-ci ne sont pas ne sont pas
obligatoires pour poser un diagnostic, votre médecin, ou votre allergologue,
pourrait vous suggérer un test de dépistage des allergies, tel que le test
cutané afin d'identifier les allergènes à l'origine de vos symptômes.
Les allergologues pratiquent un test cutané qui consiste à
appliquer sur la peau de petites doses standardisées de tous les allergènes les
plus courants afin d'orienter le diagnostic. Ils essaient de trouver l'allergie
à une substance particulière en grattant ou piquant légèrement la peau avec les
allergènes les plus fréquents. L'aspect d'une éruption permet de déterminer à
quelle substance vous êtes allergique. Une analyse sanguine peut parfois aussi
être effectuée.
Traitement et Prévention :
Voici quelques astuces à essayer afin de minimiser votre exposition
aux allergènes.
Pollen :
- Gardez
les portes et les fenêtres fermées.
- Utilisez
le mode « intérieur » lorsque vous mettez la climatisation.
- Après
avoir effectué une activité en extérieur, prenez une douche ou un bain
afin de retirer le pollen de vos cheveux et de votre peau.
- Surveillez
la densité pollinique. Essayez d'éviter d'aller dehors lorsque celle-ci
est élevée.
Moisissures en milieu intérieur :
- Évitez d'utiliser des humidificateurs ainsi que
des vaporisateurs à vapeur froide car la moisissure se développe souvent à
l'intérieur de ceux-ci. Si vous devez obligatoirement en utiliser,
nettoyez-les fréquemment.
- Ne mettez pas de tapis ou de meubles dans
votre sous-sol si celui-ci est moite ou est sujet à des inondations.
- Séparez-vous de vos plantes d'intérieur de la maison (une source fréquente de moisissures).
Acariens :
- Évitez de mettre de la moquette dans votre
chambre à coucher ou dans les espaces communs
- Veillez à nettoyer lorsque la personne atteinte
d'allergie n'est pas à la maison ou si la personne allergique est
également en charge du nettoyage, veillez à lui faire porter un masque
facial
- Lavez la literie à l'eau chaude (>55 ºC)
chaque semaine au moins
- Utilisez des habillages à fermeture éclair et imperméables aux allergènes sur les matelas, les sommiers et les oreillers.
Notez bien qu'il n'est pas toujours
possible de contrôler l'environnement ni de supprimer ou d'éviter les
allergènes, surtout ceux qui sont en suspension dans l'air. Beaucoup de
personnes ont besoin d'un traitement médicamenteux pour obtenir du soulagement.
La plupart des personnes atteintes ont heureusement une réponse favorable aux
médicaments. La thérapie de choix dépendra de vos symptômes, de leur intensité,
de votre réponse aux médicaments par le passé, et de vos autres troubles
médicaux, s'il y a lieu.
Dans le cas de symptômes légers, le
traitement consiste habituellement à employer des antihistaminiques par
voie orale (par ex. la chlorphéniramine*, la diphenhydramine, la cétirizine, la
loratadine, la fexofénadine, la desloratadine, la bilastine). Votre médecin ou
votre pharmacien peut vous aider à choisir le médicament le plus conforme à vos
besoins. Par exemple, de nombreux antihistaminiques oraux sont dorénavant
« sans somnolence ». Les personnes atteintes de certaines affections
(par ex. un glaucome, des troubles de la prostate) devraient consulter leur
médecin avant d'employer certains antihistaminiques. Les vaporisateurs nasaux
antihistaminiques (par ex. la lévocabastine) et les gouttes oculaires (par ex.
l'olopatadine) sont également disponibles et peuvent s'avérer utiles dans le
cas du traitement des symptômes nasaux et oculaires.
Les décongestionnants (oraux et nasaux)
peuvent parfois être utilisés dans les cas de congestion nasale. Cependant leur
usage devrait se limiter à 3 jours car ils risqueraient d'aggraver les
symptômes dans le cas contraire. Il est bon de demander l'avis d'un
professionnel de la santé, car les personnes ayant une tension artérielle
élevée doivent faire preuve de prudence avec les décongestionnants.
Vous pourriez essayer un corticostéroïde
pour pulvérisations nasales (par ex. le budésonide, le ciclésonide, la
fluticasone, le flunisolide, la mométasone) si les antihistaminiques ne sont
pas efficaces. Les corticostéroïdes en aérosols sont indiqués en cas de
symptômes de rhinite chronique et sont les traitements favorisés pour des
symptômes modérés à graves.
Vous pourriez aussi avoir recours à
un anticholinergique pour pulvérisations nasales (par ex.
l'ipratropium) afin d'enrayer les symptômes d'écoulement. Une solution salée en
aérosol et des gouttes ophtalmiques lubrifiantes seraient également
susceptibles de vous aider en apaisant les symptômes d'irritation de votre nez
et de vos yeux.
On conseille aux femmes enceintes ou qui
allaitent, ainsi qu'aux enfants, de demander l'avis de leur médecin ou de leur
pharmacien avant d'amorcer un traitement contre la rhinite allergique.
Si vous ne parvenez pas à éviter
l'allergène et que le traitement médical contre la rhinite allergique n'est pas
efficace, l'immunothérapie allergénique pourrait être une bonne
solution. L'immunothérapie peut être administrée sous forme d'injections
ou de pilules à placer sous la langue. Les injections sont administrées via de
petites quantités d'allergène introduites régulièrement dans le corps et dont
la dose est peu à peu augmentée dans l'espoir que la réaction immunitaire
deviendra de plus en plus faible à mesure que le corps s'habituera à la
présence de l'allergène.
Dans de rares cas, une réaction
immunitaire généralisée qu'on appelle anaphylaxie peut se
développer et s'avérer fatale. Après chaque piqûre, les personnes en cours de
désensibilisation doivent rester une demi-heure dans la clinique, en présence
d'un médecin, au cas où une réaction se produirait.
Les pilules à placer sous la langue sont
quant à elles à prendre quotidiennement. Ces pilules présentent moins de
risques de causer une anaphylaxie mais ne sont disponibles que pour certains
types d'allergies. La première dose est prise dans le cabinet du médecin après
quoi, les doses suivantes peuvent être prises à la maison.