UN LONG PÉRIPLE
Lancée en 1977, Voyager 1 se trouve actuellement à 23,3 milliards de kilomètres de la Terre, une distance si grande qu’il faut 20 heures et 33 minutes pour qu’un signal radio lui parvienne depuis le centre de contrôle de la mission. Malgré quelque 45 années de service, au cours desquelles l’engin a été amené à survoler Jupiter en 1979, puis Saturne et sa lune géante Titan en 1980, ses instruments continuent à renvoyer des données.
Elle y parvient grâce à ses trois générateurs thermoélectriques à radio-isotopes (RTG) alimentés au plutonium, qui devraient continuer à fournir de l’énergie à la sonde jusqu’en 2025. Cependant, Voyager 1 et sa jumelle Voyager 2 ont été ponctuellement reconfigurées afin de surmonter les baisses de puissance et les dysfonctionnements, et pour s’assurer qu’elles continuent à faire leur travail jusqu’à ce que les RTG cessent de fonctionner.
Les forts niveaux de radiations cosmiques auxquels la sonde spatiale a été exposée pendant des décennies ayant également affecté l’électronique qu’elle embarque, les ingénieurs de la NASA surveillent actuellement ses différents systèmes de près.
DES CAUSES OBSCURES
« Un tel mystère est normal à ce stade de la mission Voyager », estime Suzanne Dodd, chef de projet pour Voyager 1 et 2 au Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena, en Californie. « Ces engins spatiaux ont tous deux près de 45 ans, ce qui dépasse de loin la durée de fonctionnement initialement prévue [qui était de 10 ans]. »
Selon la NASA, le dysfonctionnement n’était pas suffisamment grave pour déclencher les systèmes de protection contre les défaillances de Voyager 1 et le signal ne perd pas de sa force, ce qui montre que l’antenne est toujours orientée dans la bonne direction. L’équipe cherche à localiser la source du problème et à déterminer s’il concerne d’autres systèmes du vaisseau spatial. Si la source ne peut être identifiée, l’alternative pourrait être de passer à un système matériel redondant.
« Nous nous trouvons également dans l’espace interstellaire, un environnement à haut niveau de rayonnement dans lequel aucun vaisseau spatial n’avait évolué auparavant. L’équipe d’ingénieurs devra donc relever de grands défis. Mais je pense que s’il y a un moyen de résoudre ce problème avec l’AACS, notre équipe le trouvera. »