Le diabète est une maladie compliquée, multi-causale, avec laquelle les malades doivent s’accommoder dans toutes les situations de la vie quotidienne, car elle impacte leur alimentation, l’organisation de leurs activités professionnelles et de loisir…
Pour la société, le diabète représente un coût énorme, en constante évolution du fait de l’augmentation de la population concernée.
Pendant longtemps, le diabète a été considéré comme une maladie des pays riches. On parle maintenant d’épidémie de diabète dans les pays à revenu faible ou moyen. En 2013, on estimait à 382 millions le nombre de malades diabétiques dans le monde. Mais qu’est-ce que le diabète, comment apparaît-il, comment le prévenir, comment le traite-t-on ?
Que se passe-t-il dans le corps du malade diabétique ?
Lorsque l’on mange, le taux de sucre dans le sang (glycémie) augmente car l’alimentation apporte des glucides qui sont transformés essentiellement en glucose. Le pancréas sécrète alors de l’insuline, une hormone qui va prendre en charge le sucre du sang pour nourrir le cerveau, les muscles, et stocker une partie du sucre en réserve énergétique sous forme de glycogène dans le foie. La glycémie augmente donc puis revient à un taux normal une fois que le pancréas et l’insuline ont fini leur travail. Chez le diabétique, le pancréas ne s’adapte plus aux variations de la glycémie.
Il existe deux principaux types de diabète:
Le diabète de type 1:
Il est appelé diabète insulino-dépendant. C’est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire du malade détruit progressivement les cellules du pancréas qui fabriquent l’insuline. L’organisme ne peut donc plus gérer les variations de la glycémie. Le glucose reste dans le sang, provoquant une soif intense, la production abondante d’urine et un amaigrissement rapide entre autres signes… Il semble y avoir un terrain familial qui favorise le diabète de type 1, mais les causes de la destruction des cellules bêta du pancréas sont encore mal connues. Ce diabète est en général diagnostiqué chez les enfants, les adolescents ou les jeunes adultes.
A l’heure actuelle, le seul traitement du diabète de type 1 est l’apport d’insuline car le pancréas n’en fabrique plus : injection plusieurs fois par jour ou installation d’une pompe qui l’injecte en continu. Le mode de traitement est choisi en fonction de la gravité et de la stabilisation du taux de glycémie.
Le diabète de type 2:
Il touche davantage de personnes après la quarantaine que de personnes jeunes. Deux types de dysfonctionnements permettent d’expliquer le diabète de type 2.
Le premier, c’est que le pancréas ne fabrique pas assez d’insuline pour répondre à l’augmentation de la glycémie lors de l’ingestion de sucre. Le deuxième, c’est que l‘insuline fabriquée est inefficace. L’organisme devient insulino-résistant : dans un premier temps la production d’insuline augmente pour aider à réguler la glycémie, puis le pancréas s’épuise. Il ne parvient plus à sécréter une quantité suffisante d’insuline et le diabète apparaît.
Il existe un facteur génétique car on constate souvent que plusieurs membres de la même famille présentent le même type de diabète. Les mauvaises habitudes alimentaires et l’absence d’activité physique régulière, amenant à un excès de poids avec un excès de graisse abdominale, sont aussi en cause dans le diabète de type 2. En effet, la sédentarité diminue la sensibilité à l’insuline, en gênant sa diffusion aux tissus musculaires qui ne travaillent pas mais qui en consommeraient beaucoup.
Le traitement de ce type de diabète se fait d’abord par voie orale si le dérèglement du taux est encore gérable. Lors d’une aggravation, le malade passe au traitement par injection d’insuline lui aussi.
Il est en revanche indispensable que le patient prenne conscience de la qualité de son alimentation pour la modifier, et qu’il se mette à pratiquer une activité physique régulière. Ce sont les seules mesures à pouvoir ralentir l’évolution du taux de diabète…
Le diabétique mesure son taux de glycémie
plusieurs fois par jour.
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Quelles sont les conséquences du diabète ?
Les conséquences sont multiples et particulièrement graves sur le long terme. Le diabète finit par altérer les conditions de la vie quotidienne et peut amener à des situations d’handicap sérieux. En effet, le sang en hyperglycémie circule dans tout l’organisme et ce sont donc tous les nerfs et les vaisseaux qui vont être dégradés. Vont ensuite être touchés tous les organes par un véritable empoisonnement!
Quelques exemples de complications :
- Les maladies circulatoires avec atteinte des coronaires, et artérite (inflammation et fragilisation de la paroi des artères).
- Le rein nettoie le sang en éliminant certains déchets dans l’urine. Le sang avec une glycémie trop haute va finir par « encrasser » le rein, conduisant à l’insuffisance rénale. Celui-ci se fatigue, le sang contient plus de déchets qu’il ne devrait et la pression artérielle augmente. On retrouve de l’albumine en quantité anormale dans les urines : ce test des urines est primordial pour le diagnostic. A long terme, il est nécessaire de mettre en place une dialyse qui est une épuration mécanique artificielle du sang.
- Atteinte des yeux et diminution de la vue, car le sang en hyperglycémie abîme aussi les vaisseaux des yeux …
- Le diabète entraîne aussi des problèmes de neuropathie (atteinte de nerfs, notamment sensitifs) qui vont perturber la sensibilité des patients. C’est ainsi qu’il faut par exemple surveiller de près les pieds des diabétiques, qui peuvent être le siège de lésions de la peau qui auront beaucoup de mal à cicatriser, avec tous les risques d’infection et d’escarres liés.
Quels moyens pour prévenir le diabète ?
En ce qui concerne le diabète de type 1, il n’existe pour l’instant aucun moyen de prévention efficace, vu qu’il s’agit d’une maladie auto-immune. Au mieux, le suivi précoce d’un enfant à risque favorisera une prise en charge adaptée le plus tôt possible. En revanche, il existe plusieurs pistes de recherche actuellement.
- L’apport de vitamine B3 a donné de bons résultats sur la protection des cellules Bêta du pancréas qui fabriquent l’insuline. Mais pour l »instant, les résultats sont encourageants sur les animaux mais les tests à grande échelle sur une population humaine ne sont pas significatifs.
- La vitamine D est aussi une piste, mais sans essai clinique probant.
- L’immunothérapie est la piste la plus explorée par les scientifiques car c’est la plus prometteuse. Plusieurs possibilités sont testées : la transfusion de sang prélevé dans le cordon ombilical au moment de la naissance, un vaccin à partir d’antigènes de la personne à traiter, ou une autogreffe de cellules immunitaires qui seraient plus tolérantes et ne détruiraient pas les cellules du pancréas…
La prévention du diabète de type 2 repose quant à elle sur deux piliers essentiels : la diététique et l’activité physique régulière. Il faut diminuer la quantité de sucre et d’acides gras libres apportés à l’organisme… C’est capital pour éviter un surpoids qui engendre des problèmes circulatoires par compression. Nous avons vu que cela rendait l’organisme de l’individu résistant à l’insuline.
Et la pratique d’une activité physique est essentielle pour favoriser la consommation des sucres ingérées par l’utilisation de l’insuline et éviter que le pancréas se fatigue !