Cannelle, noix de muscade, gingembre... Vous pensiez pouvoir mettre sans danger autant d'épices que vous vouliez dans vos plats, desserts et boissons chaudes ? Attention à ne pas avoir la main trop lourde car certaines peuvent entraîner des effets indésirables plus ou moins graves (troubles digestifs, hallucinations...) et même interagir avec vos médicaments.
- Noix de muscade : des effets hallucinogènes à hautes doses
Quand il s'agit de relever les plats, la noix de muscade est efficace. Mais attention à ne pas en mettre trop. Issue du muscadier, cette plante aux propriétés analgésiques et antibactériennes est connue pour aider à soulager les douleurs dentaires, elle est aussi considérée comme potentiellement hallucinogène et avec des effets psychotiques.
Pourquoi ? En 2002, un article publié dans la revue Emergency Medicine Journal a recensé les cas de plusieurs personnes ayant utilisé la noix de muscade comme drogue. Parmi eux, une adolescente aurait mélangé 50g de cette épice avec son milkshake et aurait été victime de convulsions, d'hallucinations et de vertiges. L'épice est tellement forte que plus de 5 grammes de noix de muscade pourrait également entraîner des signes narcotiques et d'engourdissements de certains membres.
- L'anis étoilée : toxique pour le système nerveux
La badiane ou anis étoilée est utilisée aussi bien dans l'alimentation que dans la réalisation de traitements ou de tisanes thérapeutiques. Mais attention ! Une forme de badiane a été interdite en France : la badiane du Japon.
Pourquoi ?Si la badiane de Chine a des bienfaits santé sur la digestion, le CHU de Lille rapporte des cas d'intoxications ayant entraîné des convulsions chez des sujets après avoir consommé de la badiane du Japon. Cette épice "contient naturellement des alcaloïdes toxiques pour le système nerveux central", explique le site de l'hôpital. Deux cas adultes sont survenus en France, selon le CHU après avoir bu du vin chaud aromatisé avec de la badiane du Japon. En 2001, malgré son interdiction dans l'Hexagone, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé rapporte le cas de contamination de 15 lots de produits thérapeutiques dans lesquels la badiane de Chine, en rupture à l'époque, a été remplacée par de la badiane du Japon. Tous ont été retirés du marché.
- La cannelle peut endommager les reins
La cannelle réduit l'augmentation de la glycémie après le repas et peut ainsi aider les pré-diabétiques et les diabétiques à mieux tolérer les repas. Elle permet également à ceux qui veulent prendre soin de leur silhouette de limiter l'accumulation du gras, mais ce n'est pas une raison pour en abuser.
Pourquoi ? La cannelle contient naturellement de la coumarine, une substance qui à très fortes doses peut entraîner des dommages au foie et aux reins. A tel point qu'en 2011, elle figure sur la liste des substances arômatisantes soumises à une réglementation et ne doit pas être présente à plus de 2mg/kg dans dans les produits industriels suite à une évaluation de plusieurs épices de la Commission Européenne.
- Curcuma : à éviter en cas de problèmes au foie
Le curcuma est de plus en plus plébiscité dans les études scientifiques pour ses vertus anti-cancer. On lui connaissait déjà des propriétés utiles pour aider à la digestion ce qui explique que c'est une épice très populaire. Néanmoins, ce dont on parle moins ce sont les contre-indications de l'épice.
En pratique : le curcuma est à éviter pour les personnes qui souffrent de calculs dans les reins et les personnes qui souffrent d'une maladie du foie doivent demander l'autorisation à leur médecin avant d'en consommer. Selon Le guide des plantes qui soignent par Vidal, on apprend que le composant de la plante : la curcumine est un anticoagulant. Du coup, il pourrait interagir avec des traitements qui ont déjà pour but de fluidifier le sang comme la warfarine (Coumadine®) et certains anti-inflammatoires au risque d'obtenir l'effet inverse du traitement.
- Piment : il favorise les brûlures d'estomac
Pourquoi ? Le piment est connu pour aggraver les sensations de brûlures à l'estomac. Riche en capsaïcine, il irrite l'oesophage et stimule la production de sucs gastriques favorisant donc le risque de reflux gastro-oesophagiens. Si vous êtes souvent sujet aux brûlures d'estomac, mais que avez du mal à manger sans assaisonnement, prenez des fines herbes comme de la ciboulette ou des herbes de Provence, elles sont plus douces.
- Gingembre : pas avec des anticoagulants
Les adeptes des plats asiatiques connaissent bien cette épice. Le gingembre est très souvent utilisé dans la médecine chinoise pour ses vertus sédatives sur l'estomac afin de réduire nausées et vomissements. Mais dans certains cas elle est contre-indiquée.
Pourquoi ? Les personnes qui prennent des anticoagulants, c'est-à-dire des médicaments pour fluidifier le sang et éliminer les caillots sont soumis à une dose de vitamine K journalière à ne pas dépasser au risque d'interagir avec leur traitement. Or certains aliments et épices dont le gingembre en contiennent. Dans un communiqué, le ministère de la Santé canadien explique qu'il ne faut pas se priver d'aliments contenant de la vitamine K, mais simplement en parler à son médecin afin de savoir comment les adapter dans l'alimentation.
Pourquoi ? Les personnes qui prennent des anticoagulants, c'est-à-dire des médicaments pour fluidifier le sang et éliminer les caillots sont soumis à une dose de vitamine K journalière à ne pas dépasser au risque d'interagir avec leur traitement. Or certains aliments et épices dont le gingembre en contiennent. Dans un communiqué, le ministère de la Santé canadien explique qu'il ne faut pas se priver d'aliments contenant de la vitamine K, mais simplement en parler à son médecin afin de savoir comment les adapter dans l'alimentation.
- Basilic : il peut compromettre l'efficacité de certains traitements.
Pesto, pizza, pâtes quand il s'agit de donner un petit goût de méditerrannée à vos recettes, le basilic est idéal. Mais attention ! Il existe quelques contre-indications à connaître notamment lorsqu'on est sous traitements.
En pratique : Sur le site PINTR, qui rassemble une communauté de patients sous warfarine (Coudamine®), les personnes à qui on a prescrit ce médicament sont soumises à une dose quotidienne modérée de vitamine K. Cette dernière serait susceptible d'entraîner "des changements dans l'absorption du médicament dans le sang et donc de ses effets et son efficacité". Or le basilic est une plante qui en est riche et pourrait donc compromettre le traitement. Il n'est pas nécessaire de se l'interdire, mais simplement ne pas en abuser.