A la rencontre des peuples méconnus d'Europe et de Sibérie. Aujourd'hui, les derniers éleveurs nomades de la toundra russe. En Yakoutie, dans le nord-est de la Sibérie, le mercure monte rarement au-dessus de - 40 °C en hiver. La grande majorité des Evenkis ont abandonné la vie itinérante de leurs ancêtres. Viktor et Oxana Semionov font partie des rares familles à continuer de suivre les troupeaux de rennes à travers la toundra gelée. Leurs enfants passent donc l'hiver à l'internat du village, mais le père ne manque pas d'enseigner à ses fils Artur et Kolya le maniement du traîneau en bois traditionnel ou la collecte de glace pour approvisionner la tente en eau douce. Véritable mosaïque ethnique et culturelle, l'Europe compte bien des peuples méconnus.
Les Aroumains en Macedoine n'ont jamais possédé d'État indépendant. Ils sont aujourd'hui 100 à 500 000, selon les estimations, dispersés dans le sud-est de l'Europe. Seule la Macédoine les reconnaît comme une minorité ethnique. En Grèce et en Roumanie, l'uniformisation linguistique gagne du terrain et rares sont ceux, comme le berger Niko Ljuba ou le tonnelier Mile Taleski, qui continuent à exercer une activité traditionnelle. L'écrivain Dina Kuvata, traducteur et directeur d'une revue en aroumain, se bat pour la survie de sa langue et rencontre des témoins de traditions tombées en désuétude. Ainsi l'aïeule Naka est l'une des dernières femmes à s'être vu tatouer sur le front, à l'adolescence, une croix et le nom de ses frères pour prévenir toute tentative d'enlèvement.
Les Houtsoules vivent dans les Carpates et parlent un dialecte ukrainien marqué par des influences roumaines. À Kosivska Polyana, dès la fin de l'hiver, le berger Mychajlo Mytryuk prend la tête du convoi qui emmène les troupeaux de moutons dans les alpages. Fondateurs du groupe Koralli, Vasyl, Vika et Vilya, eux, réinventent la pop-rock en y intégrant le son de la trembita, une longue trompe traditionnelle qui permettait aux bergers de communiquer d'une montagne à l'autre. Mais ces garçons branchés jouent aussi lors de la fête de la transhumance et accompagnent les kolyada, les chanteurs de Noël, lors des cérémonies traditionnelles, comme le baptême du Christ.
La grande majorité des Evenkis en Sibérie ont abandonné la vie itinérante de leurs ancêtres. Viktor et Oxana Semionov font partie des rares familles à continuer de suivre les troupeaux de rennes à travers la toundra gelée. Aujourd'hui, les derniers éleveurs nomades de la toundra russe. En Yakoutie, dans le nord-est de la Sibérie, le mercure monte rarement au-dessus de - 40 °C en hiver. Leurs enfants passent donc l'hiver à l'internat du village, mais le père ne manque pas d'enseigner à ses fils Artur et Kolya le maniement du traîneau en bois traditionnel ou la collecte de glace pour approvisionner la tente en eau douce. Malgré leur attachement à leur mode de vie, les derniers nomades souffrent de ces conditions d'existence extrêmement pénibles, qui ne leur assurent qu'un maigre revenu.
En Poméranie, dispersés de la mer Baltique à la forêt de Tuchola, les Cachoubes en Pologtne ont bien failli disparaître avec la domination allemande puis polonaise et l'hostilité du régime communiste aux folklores minoritaires. Mais ces Slaves orientaux, fervents catholiques, cultivent fièrement leurs traditions. Ainsi à Noël, les Gwizdze, des groupes de jeunes garçons, passent de maison en maison pour y mener chahut et chasser le mal à grand renfort de chansons tandis que les tables se couvrent de douze plats en référence aux douze apôtres. Passionnée par ses racines, l'étudiante en littérature allemande Jola Drywa fume la pipe en argile traditionnelle lors de concours, apprend le filage de la laine avec sa grand-mère. Elle se rend à Gdansk où l'écrivain allemand Günter Grass, de mère cachoube, dédicace Le tambour, son oeuvre maîtresse.