Exilés sur une île de 72 km2 au cœur de l'océan Indien, les Sentinelles sont l'un des peuples les plus sauvages de la planète. Leur façon de vivre n'a connu aucune évolution depuis plusieurs milliers d'années et seule une poignée d'hommes civilisés a pu les approcher en 1991, alors qu'ils tentaient leur chance depuis 1967. Que sait-on réellement de ce peuple primitif qui repousse les visiteurs avec des arcs ?
Leur façon de vivre n'a connu aucune évolution depuis près de 60 000 années. Retranchés par centaines sur l'île North Sentinel située au cœur de l'océan Indien, la tribu autochtone des Sentinelles est l'un des peuples les plus hostiles de la planète et surtout, le seul impossible à approcher. Connus pour leur agressivité vis-à vis d'éventuels visiteurs, les Sentinelles n'hésitent pas à brandir leurs arcs et leurs lances pour défendre leur île de 72 km2. Leurs coutumes et leurs croyances sont peu connues, les Sentinelles vivent en communauté et rejettent tout lien avec l'extérieur, ou toute forme de modernité.
Quelques images ont permis de voir que les Sentinelles avaient la peau foncée et les traits de l'Afrique noire. Nus ou vêtus du minimum, les Sentinelles vivent principalement de la chasse et de la pêche.
Outre le fait que leur mode de vie ancestral intrigue le reste du monde, il a inspiré les internautes qui se sont amusés à commenter la fiche Google + de l'île, laissant croire qu'il s'agissait d'une incroyable destination touristique 5 étoiles. Toutes sortes d'histoires fantasques y sont racontées et des publications précisent qu'il n'y a "pas de Wifi, aucun Mc Donald, aucun Starbucks" et qu'il faut prévoir "une armure pour esquiver les lances de certains indigènes". D'autres y ventent "la reconstruction historique la plus immersive de la vie indigène"…Tous ont ironisé sur le style de vie primitif de ce peuple sauvage, exilé et inhospitalier. Mais qu'en est-il vraiment ? Que sait-on des Sentinelles et surtout, comment ce peuple incivilisé a-t-il survécu au Tsunami de 2004 qui a frappé l'océan indien, ou encore, comment a-t-il appréhendé les recherches des autorités australiennes, lorsque le Boeing 777 de la Malaysia Airlines a été suspecté de s'être écrasé dans la zone ?
Comme le raconte The Independant en 1993, plusieurs expéditions anthropologiques ont été menées par l'universitaire Trilokinath Pandit pour s'approcher des Sentinelles. Il est à ce jour, l'un des seuls êtres humains de notre civilisation (en comptant son équipe) à avoir pu établir un contact, si infime soit-il, avec la tribu autochtone. Si sa première tentative remonte aux années 60, ce n'est qu'en 1991 que le Britannique parvient à s'approcher de la tribu, au terme de plusieurs essais répartis sur 30 ans. "On ne sait pas pourquoi, soudain, ils ont décidé de baisser les armes" avait-il expliqué, lui-même étonné d'avoir pu (enfin) jeter l'encre. Mais pour pénétrer dans l'entre des Sentinelles, au moins le temps d'une visite, l'équipe de Trilokinath Pandit a du ôter ses vêtements et s'accoutumer aux traditions locales. Ni chaussures, ni montres, ni lunettes.
Au cours de cette visite filmée, l'universitaire a pu établir que contrairement aux idées reçues, le peuple n'est pas cannibale et ne vit sous le règne d'aucun chef de tribu ou sorcier. L'expédition a également dévoilé que les Sentinelles se nourrissaient principalement de poissons et de tortues. Aussi cordiale fut-elle, cette visite est l'une des très rares auxquelles a eu droit Trilokinath Pandit. Nouer avec l'extérieur et voir par delà l'horizon n'intéressent pas les Sentinelles. Comme le rapporte Mail Online, en 2006 deux pêcheurs auraient été tués par des Sentinelles alors qu'ils amarraient leur bateau sur la côté de North Sentinel.
Le Tsunami et les Sentinelles
Située près des îles Andaman et Nicobar, la North Sentinel est en partie placée sous l'autorité de l'Inde. Selon Survival France, l'administration des îles Andaman aurait instauré la cessation de tout contact avec les Sentinelles et mis un terme au braconnage autour de l'île. Elle ne le sait pas, mais la tribu autochtone est protégée par ceux qu'elles pourraient considérer comme des ennemis. Son intimité et sa survie préoccupent les autorités indiennes qui reconnaissent leur droit de vivre en paix, sans être dérangée par des curieux. En 2004, lorsque le Tsunami frappa l'océan Indien, de nombreuses craintes que le peuple ait péri s'étaient alors manifestées.
Des hélicoptères avaient survolé la zone pour les secourir, mais l'accueil qu'ils reçurent les rassura : les autochtones étaient encore assez vivants pour brandir leurs arcs vers le ciel.
Les spéculations sur la disparition du Boeing 777
En mars 2014, lorsque le Boeing 777 de la Malaysia Airlines est porté disparu après seulement 1 heure de vol alors qu'il reliait Kuala Lampour à Pékin, des recherches ont aussitôt été entreprises dans l'océan indien. Des images aériennes prises par la Nasa montrant d'importantes traces de fumée s'échapper de l'île ont semé le trouble : et si le Boeing s'était écrasé sur la North Sentinel ? Le site drroyspencer.com a notamment évoqué cette possibilité le 14 mars 2014, soit 6 jours après que l'avion ait disparu des radars, mais les autorités ont démenti publiquement cette hypothèse.
Le mode de vie patriarcal des Sentinelles reste un mystère. Jamais un peuple ne s'était montré si hostile, mais la tribu a prouvé au cours des nombreuses visites qu'elle a reçues sur les dernières décennies, qu'elle ne cèderait pas : aucun lien ne sera établi avec le reste du genre humain