Ces «armes à dispersion» sont composées d'une bombe-mère qui contient plusieurs dizaines voire des centaines d'engins explosifs, des «sous-munitions», parfois appelés «bombelettes».
Lancée au sol par des canons, des lance-roquettes ou lâchée depuis des avions, la bombe-mère les libère avant l'impact, de sorte à couvrir une large surface pour renforcer la probabilité de détruire l'objectif visé.
Les civils, principale cible.
Ce système dit «à effet de zone» fonctionne au prix d'un risque accru pour les populations civiles. Ainsi, sur les 971 victimes en 2016, 98% d'entre eux sont des civils. Au moment de l'impact, le risque de dommage collatéral est élevé du fait du large périmètre. Mais aussi après, voire longtemps après. 14% des victimes ont ainsi été tuées ou blessées par des «restes de sous-munitions». D'après le rapport, jusqu'à 40% des sous-munitions n'explosent pas lorsqu'elles touchent le sol, représentant alors pour les civils un danger équivalent aux mines terrestres.
Plusieurs années après, au moindre contact, elles peuvent encore tuer, mutiler ou brûler, d'autant qu'elles se trouvent souvent dans des endroits incongrues, dans des arbres, sur des toits ou au milieu de terres agricoles.
Avec la violence actuelle des conflits internationaux, ces armes continuent de faire des massacres.
Les opinions publiques, les gouvernements et les ONG doivent stigmatiser les États qui emploient de telles armes.
En 2016, des bombes à sous-munitions ont aussi été employées au Yemen, en Libye, en Ukraine, au Soudan, en Somalie et dans le Haut-Karabakh, territoire disputé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Des armes à sous-munitions auraient pu être utilisées par l'État islamique en Irak et en Libye depuis la mi-2016, sans que l'information ait pu être vérifiée jusqu'à présent.
Des «progrès énormes» grâce à la Convention d'Oslo
Face à ce fléau, la septième réunion des États parties à la Convention d'Oslo, qui interdit l'utilisation et la fabrication d'armes à sous-munitions, s'ouvrira le 4 septembre au Palais des Nations à Genève. En vue de cette conférence, Handicap International «appelle les États à appliquer le droit international et à faire pression sur les belligérants pour qu'ils cessent d'utiliser cette arme barbare». «Cette convention représente un énorme progrès. Elle crée une nouvelle norme internationale».
Les États parties devraient travailler avec diligence pour (...) convaincre davantage de pays de se joindre à l'interdiction internationale.
Les bombes à sous-munitions concernent particulièrement les enfants, qui comptent pour 41% des victimes en 2016. De petite taille, souvent de couleurs vives, les «bombelettes» sont souvent manipulées par les enfants.