Les conseils de Michel Plesse, l’entraîneur local, à Yann Jondot. |
Du Kilimandjaro au mur d’escalade du palais des sports, Yann Jondot, maire de Langoëlan (Morbihan), poursuit un combat pour venir en aide aux handicapés.
Ils ont tous les visages tendus. Lui, sourit et bavarde. Ils sont tous spécialistes d’escalade, lui, découvre. Ils sont sportifs confirmés et, lui, paraplégique déterminé.
Yann Jondot est maire de Langoëlan, dans le Morbihan. Condamné à passer sa vie en fauteuil roulant, il s’est mesuré, vendredi 20 avril, au mur d’escalade du palais des sports de Loudéac (Côtes-d'Armor), dans le cadre de son combat pour faire évoluer l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées.
« Être handicapé, c’est une compétition »
De démarches en défis de toutes sortes, Yann Jondot multiplie les initiatives pour montrer aussi que « ce sont des tremplins pour aller vers tout le monde ». En octobre 2017, il a réussi l’ascension du Kilimandjaro, en compagnie d’Arnaud Chassery, aventurier, explorateur et épousant les mêmes idées que lui.
Déjà, des résultats tangibles se font jour dans son département. « Je suis intervenu auprès de trois sénateurs du Morbihan. » Des rampes mobiles s’installent à l’entrée des mairies, avec des autocollants précisant les niveaux d’accessibilité.
Sollicité pour participer au Cinescalade, le 26 mai, à Loudéac, il a accepté de venir présenter un film et une séquence sur ce qu’il vient de réaliser sur le mur d’escalade loudéacien. « Être handicapé, c’est une compétition. Je prouve qu’un club d’escalade peut recevoir des handicapés. On part vivre des choses, on reçoit un accueil humain génial pour partager des passions. »
Jusque sur le toit de l'Afrique
Pour Yann Jondot, un club d'escalade est bien plus qu'un simple club. « Cela devient un cadre de valorisation, de partage de richesses humaines, de générosité. Il y a 90 % de cas de handicaps invisibles en France. Le sport doit être le super-support pour pouvoir exister autrement. La différence est une richesse. La motivation, c’est d’apporter un message, montrer ce qu’on peut faire. J’invite les clubs, les entreprises pour partager avec moi. »
Préparé psychologiquement et physiquement, il a montré la voie, escaladé l’espérance avec toute la force de ses bras, de son cœur. « On ne part vivre des choses comme ça qu’avec des gens motivés, généreux, avec un grand sens du partage. » Comme ça s’est passé lors de l’ascension du Kilimandjaro, en Tanzanie, le sommet le plus élevé d’Afrique.
Installé dans un fauteuil spécial appelé joëlette, « des porteurs héroïques » l’ont entouré pendant ces journées.