Les manifestations antiracistes dans le monde ont donné lieu au déboulonnage ou à la dégradation de plusieurs statues de personnalités controversées
Les protestations antiracistes relancées après la mort de George Floyd aux mains de la police aux États-Unis ont donné lieu dans le monde au déboulonnage ou à la dégradation de plusieurs statues de personnalités controversées. Voici six cas emblématiques.
Les protestations antiracistes relancées après la mort de George Floyd aux mains de la police aux États-Unis ont donné lieu dans le monde au déboulonnage ou à la dégradation de plusieurs statues de personnalités controversées. Voici six cas emblématiques.
- Au Royaume-Uni, des manifestants renversent la statue d'un marchand d'esclaves et la jettent à l'eau.
Ce dimanche, des manifestants ont renversé à l'aide une corde la statue de Edward Colston, un marchand d'esclaves du XVIIe siècle, érigée dans la ville de Bristol au Royaume-Uni, avant de la jeter dans le canal du centre-ville en guise de protestation contre le racisme. L'homme se serait enrichi grâce au commerce triangulaire, avant de développer Bristol, ce qui lui vaudra d'être célébré comme un bienfaiteur de la cité portuaire. Cette statue en bronze se trouvait dans le centre-ville de Bristol depuis 1895. Ces derniers jours, une pétition réclamant qu'elle soit retirée par le conseil municipal de Bristol avait recueilli plus de 10.000 signatures. Depuis plus d'une semaine maintenant, des manifestants du monde entier battent le pavé pour dénoncer le racisme et des brutalités policières après la mort de George Floyd, asphyxié par un policier lundi dernier.
- États-Unis: des statues de Christophe Colomb ont été décapitées, vandalisées dans plusieurs villes.
À Boston (Massachussets), une statue de l’explorateur italien Christophe Colomb a été décapitée dans le parc qui porte son nom dans la nuit de mardi à mercredi. À Miami (Floride), une autre des statues à son effigie a été vandalisée dans un parc avec de la peinture rouge et des inscriptions comme "Black Lives Matter" ("Les vies noires comptent") et "George Floyd".
- Jefferson Davis aux États-Unis
Mercredi, une statue de Jefferson Davis, le président des États confédérés pendant la guerre de Sécession, qui a opposé le Sud au Nord abolitionniste de 1861 à 1865, a été déboulonnée à Richmond (Virginie).
Le même jour, la présidente de la Chambre des Représentants (la chambre basse du parlement américain), la démocrate Nancy Pelosi, a appelé au retrait des 11 statues du Capitole représentant des soldats et des responsables confédérés, dont celle de Jefferson Davis.
En 2017, l’ancien président américain Barack Obama a révélé être un lointain descendant par alliance de Jefferson Davis, ajoutant ironiquement que ce dernier "doit se retourner dans sa tombe".
- Belgique: statue de Leopold II retirée
La statue du l’ex-roi des Belges Leopold II à Anvers, avec sa longue barbe et sa veste à épaulettes a été vandalisée la semaine dernière, comme plusieurs autres en Belgique. Elle a été partiellement incendiée et recouverte de peinture rouge, symbolisant le sang versé par les Congolais, colonisés par les Belges. Mardi, elle a été retirée d’un square pour être transportée dans les réserves d’un musée, où son état doit être "examiné".
- Churchill tagué à Prague et à Londres
À Prague, une statue de l’ancien Premier ministre conservateur britannique Winston Churchill a été taguée tôt jeudi matin avec les slogans "Black Lives matter" et "il était raciste", en solidarité avec le mouvement antiraciste américain.
À Londres, la police fait partir des jeunes voulant protéger la statue de Churchill, après des dégradations lors d’autres manifs. Résultat ? La statue est taguée d’un « Churchill was a racist » peu après.
À Londres, près du Parlement, l’inscription "il était raciste" a également été taguée dimanche sur le piédestal d’une statue de Winston Churchill, héros de la Deuxième Guerre mondiale, dont divers propos sur les questions raciales ont suscité la controverse.
- Une statue controversée vandalisée à Lisbonne José Antonio Vieira, prêtre jésuite, prédicateur et écrivain, auteur de plus de deux cents sermons, est considéré comme l’une des grands auteurs de la littérature portugaise du XVIIe siècle.
La statue d’un missionnaire catholique portugais, qui participa à la conversion d’indigènes du Brésil pendant la période coloniale, a été vandalisée à Lisbonne avant d’être rapidement nettoyée, a annoncé la mairie vendredi. La statue, qui met en scène ce prêtre entouré de trois enfants amérindiens du Brésil, une ancienne colonie portugaise, a été aspergée jeudi soir de peinture rouge, et le socle barré de l’inscription "Décolonise !". La statue, qui se dresse devant l’église Sao Roque, à quelques mètres du quartier du Bairro Alto, avait été inaugurée en 2017 pour rendre hommage à ce penseur portugais qui avait défendu les peuples indigènes au Brésil. Un groupe de citoyens s’était toutefois opposé à cette initiative, accusant Antonio Vieira d’être un "esclavagiste sélectif" car il n’avait pas condamné l’esclavage des peuples africains.