L'embarcation de migrants secourue par le Sea-Watch 3 et sa capitaine Carola Rackete avait été repérée par l'association Pilotes Volontaires qui a alerté les secours.
José Benavente, cofondateur de Pilotes volontaires, dénonce des cas de non-assistance à personne en danger et le retour forcé de migrants dans « l’enfer libyen ». En dehors du Sea-Watch 3, plus aucun bateau d’ONG n’est présent en Méditerranée. Mais le navire de l’ONG allemande a été neutralisé dans la nuit du vendredi 28 au samedi 29 juin par les autorités italiennes. Sa capitaine, Carola Rackete, arrêtée dans la foulée avec son équipage, a été présentée, lundi 1er juillet, devant les magistrats d’Agrigente (Sicile), pour avoir forcé le blocus imposé aux navires humanitaires secourant des migrants en Méditerranée par le ministre d’extrême droite, Matteo Salvini. Dans le ciel, une association aide au repérage des canots en perdition, Pilotes volontaires, qui a commencé ses patrouilles aériennes au large de la Libye le 12 mai 2018. Deux pilotes français, José Benavente et Benoît Micolon, ont acheté un petit avion, Le Colibri, avec leurs 130 000 euros d’économies afin de quadriller la zone maritime au large de Tripoli, d’où partent la plupart des bateaux de migrants. L’association créée en janvier 2018 demande le respect du droit maritime international – qui oblige au secours sans discrimination –, le rapatriement dans des ports sûrs des migrants repêchés au lieu de leur retour forcé dans « l’enfer libyen » et dénonce un silence politique organisé sur une situation « inacceptable ». « Des morts qu’on ne voit pas sont des morts qui n’existent pas », conclut José Benavente.