le Pitohui bicolore,
le Pitohui châtain
et le Pitohui noir
ainsi que l'Ifrita de Kowald,
contiennent de l'homobatrachotoxine, dérivée de la batrachotoxine, l'un des poisons animal les plus violents, que l'on retrouve habituellement chez des coléoptères et des batraciens.
Venimeux, vénéneux, toxique ?
L'une des caractéristiques d'un poison est sa toxicité. Un être vivant, qu'il soit venimeux ou vénéneux, constitue ainsi un organisme toxique - ou inoculant des molécules toxiques. La principale différence entre le caractère venimeux ou vénéneux est le mode d'inoculation : actif pour le venin (venimeux), passif pour la substance toxique (vénéneux). Ainsi, le mode d'inoculation d'un venin est relativement direct (morsure, piqûre) quand le mode d'inoculation d'une substance toxique (vénéneuse) est indirect (par ingestion, par contact ou par dépôt). Il existe certains cas limites, dont les oiseaux venimeux/vénéneux comme les pitohuis, ou le Varan du Komodo dont la salive contient des bactéries dangereuses.
L'une des caractéristiques d'un poison est sa toxicité. Un être vivant, qu'il soit venimeux ou vénéneux, constitue ainsi un organisme toxique - ou inoculant des molécules toxiques. La principale différence entre le caractère venimeux ou vénéneux est le mode d'inoculation : actif pour le venin (venimeux), passif pour la substance toxique (vénéneux). Ainsi, le mode d'inoculation d'un venin est relativement direct (morsure, piqûre) quand le mode d'inoculation d'une substance toxique (vénéneuse) est indirect (par ingestion, par contact ou par dépôt). Il existe certains cas limites, dont les oiseaux venimeux/vénéneux comme les pitohuis, ou le Varan du Komodo dont la salive contient des bactéries dangereuses.
En acceptant de définir la nature toxique selon le mode d'inoculation, on considère les Pitohui et l'Ifrita de Kowald comme des animaux vénéneux : ils produisent de l'homobatrachotoxine, un poison très violent habituellement produit par des coléoptères, mais que l'on retrouve également chez des batraciens (sous une forme analogue, batrachotoxine) des familles Dendrobates (grenouilles sud-américaines, notamment Phyllobate terribilis), pourtant très éloignés, du point de vue phylogénétique.
La découverte de la toxicité des pitohuis est fortuite : John Phillip (surnommé Jack) Dumbacher, alors assistant conservateur au Département d'ornithologie à l'Académie des sciences de Californie, fut accidentellement griffé par un pitohui bicolore. Alors qu'il léchait sa blessure, il sentit des picotements et brûlures sur ses lèvres et sa langue, sensations qui durèrent plusieurs heures. Renouvelant volontairement l'expérience en portant à sa bouche une plume de pitohui, il en ressentit les mêmes effets plus fortement : selon son expression, c'est comme s'il mettait la langue sur une pile de 9 volts. Il fit alors part de son étrange découverte, qui constituait une première : aucun oiseau vénéneux n'était encore connu.
Le Pitohui bicolore et ses congénères habitent l'Australie, la Nouvelle Guinée et l'Indonésie. La sécrétion d'homobatrachotoxine provient probablement de leur régime alimentaire, incluant des coléoptères Chorezine dans lesquels on trouve la batrachotoxine. Cette neurotoxine, que l'on trouve également chez les grenouilles sud américaines de la famille des dendrobates est extrêmement puissante : 5 fois plus puissante que le curare, une dose de 100 microgrammes, l'équivalent de deux grain de sel, suffirait à tuer un homme de 68 kg. Il est probable que ce poison agisse très rapidement sur un prédateur qui tenterait de le happer. Ces prédateurs sont d'ailleurs peu nombreux, y compris chez les hommes indigènes, qui considèrent que l'oiseau ne doit pas être mangé sans être spécialement préparé. Il semble même que cette technique chimique défensive soit si efficace que certains oiseaux lui ressemblant, imitent son cri afin de passer pour un pitohui vénéneux et éviter la prédation!