- Lundi : jour de la Lune
Commençons, dans l’ordre, par le premier jour de la semaine, j’ai nommé : lundi ! Dans ce mot, il y a deux noms issus du latin : lunis, de lunæ, qui veut dire « lune », et dies, qui veut dire « jour ». Lunis + dies = lundi, qui s’est d’ailleurs écrit « lunsdi » par le passé.
Cette origine transparaît encore davantage dans l’italien lunedi, voire dans l’espagnol lunes. Quant à l’anglais Monday, il comprend aussi la lune (moon) et le jour (day) !
Le lundi n’est pas le jour le plus apprécié de la semaine, tant s’en faut ! À moins qu’il ne soit férié, donc chômé, comme le lundi de Pâques. Le fait de répondre « Comme un lundi » à quelqu’un qui ose demander « Comment ça va ? » en ce premier jour de la semaine est assez révélateur. Ce n’est pas un hasard non plus si le célèbre gros chat roux de bande dessinée Garfield répète à l’envie « Je hais les lundis ». Sans compter qu’il pleut souvent le lundi. Ben oui ! Sinon pourquoi Claude François aurait-il chanté que « le lundi au soleil, c’est une chose qu’on n’aura jamais » ? Vite, passons à mardi !
- Mardi : le jour de Mars
Non seulement le dieu romain Mars a donné son nom au mois de mars, mais il l’a également légué au deuxième jour de la semaine ! C’est le moins que l’on puisse attendre d’un dieu aussi charismatique, voire intimidant (pour rappel : dieu des guerriers, de la jeunesse et de la violence !). En effet, « mardi » vient du latin Martis dies, littéralement « jour du dieu Mars ». Mars s’écrivait martius en latin, que l’on retrouve dans l’adjectif martial. Cette paternité était bien plus claire en ancien français, quand on écrivait marsdi !
Si lundi est un peu déprimant, mardi semble être le jour des gourmands ! En effet, le plus célèbre des mardis est le Mardi gras, dernier jour du carnaval, qui précède le carême. Dans la tradition catholique, on déguste des pâtisseries (donc on mange gras !) avant d’entamer ce jeûne de quarante jours. Et le début du carême a lieu un mercredi, le mercredi des Cendres, précisément.
- Mercredi : jour de Mercure
Encore une divinité à l’origine de « mercredi » ! Cette fois-ci, il s’agit de Mercure, dieu romain du commerce et des voleurs, messager des dieux. En effet, Mercure (Mercurius en latin) vient de merx, « marchandise », qui a également donné mercier, mercerie…
Mais revenons à notre mercredi ! Le nom du troisième jour de la semaine tire donc son origine du latin Mercuri dies, qui signifie littéralement « jour de Mercure ». Le « s » de dies était présent en vieux français, puisque l’on écrivait mercresdi (tout comme lunsdi et marsdi). À noter que le nom s’utilise aussi en interjection, pour éviter de dire le mot de cinq lettres. Meeeer… credi !
- Jeudi : jour de Jupiter
Quatrième jour et troisième dieu de notre inventaire et, attention, on monte encore en gamme ! Il s’agit du roi des dieux, excusez du peu… En latin, le génitif de Jupiter est Jovis (qui a donné l’adjectif jovial). Jeudi, Jovis dies en latin, est donc le jour de Jupiter. Anciennement, non seulement on ajoutait le traditionnel « s » de dies, mais on inversait le « e » et le « u », ce qui donnait juesdi.
Parmi les jeudis célèbres, on peut citer le Jeudi saint, qui désigne le jeudi de la semaine sainte dans la culture catholique. Enfin, si quelqu’un vous donne rendez-vous « la semaine des quatre jeudis » (on disait précédemment « des trois jeudis »), comprenez « jamais » !
- Vendredi : jour de Vénus
Vendredi a beau être un personnage masculin dans le roman Robinson Crusoé, le jour de la semaine fait référence à une divinité féminine, et pas n’importe laquelle : la déesse de l’amour ! Vendredi vient en effet du latin Veneris dies, « jour de Vénus », et s’écrivait jadis… vendresdi (ce n’est plus une surprise, désormais !).
Comme jeudi, vendredi peut être « saint » dans la tradition catholique, lorsqu’il précède le dimanche de Pâques (l’anniversaire de la mort du Christ). Quant au vendredi 13, c’est un jour qui passe pour porter malheur, et, pour certains, bonheur. Et pour vous ?
- Samedi : jour du sabbat
Pour arriver au nom samedi, nous sommes passés par moult étapes ! D’abord le latin sambati dies, où l’on reconnaît sambattum, variante de sabbatum qui signifie « sabbat ». Puis les anciennes formes sambedi, samadi, et enfin samedi.
Quoi qu’il en soit, samedi est bien le jour du sabbat (ou shabbat), c’est-à-dire du repos ! Le samedi peut être saint dans la religion catholique. C’est alors la veille du dimanche de Pâques, jour où l’on célèbre la résurrection du Christ.
Attention, par le passé, le sabbat désignait plutôt l’agitation, le grand bruit. C’est en ce sens que La Fontaine l’emploie dans Conseil tenu par les rats : « Pendant tout le sabbat qu’il fit avec sa dame ». Mettons tout le monde d’accord : le samedi, on peut se reposer ou faire la fête (du moins le pouvait-on naguère !).
- Dimanche : jour du Seigneur
Voici, déjà, le dernier jour de la semaine ! Dans « dimanche », qui s’écrivait jadis diemenche, on reconnaît le nom dies, toujours, et plus difficilement dominicus, relatif au Seigneur (dominus). Ce mot a également donné l’adjectif dominical (déjeuner dominical, repos dominical…).
Ainsi ce jour est-il consacré au repos et à Dieu. Que l’on soit croyant ou non, on appréciera… ne rien faire ! À tel point que l’expression « du dimanche » a fini par connoter négativement certaines personnes (exemple : conducteur du dimanche !).