Les méduses se déplacent verticalement, 
mais ne choisissent par leur direction horizontalement.

Et ce n’est pas un phénomène volontaire : les méduses se déplacent verticalement, mais ne choisissent par leur direction horizontalement. Elles se laissent porter par les courants. « Ce n’est donc pas une invasion, mais plutôt la conséquence des changements climatiques. Elles sont poussées par les vents et les courants changeant. »

Un phénomène que les scientifiques ont encore du mal à évaluer. Le Dr Peter Richardson, à la tête de la société de conservation marine britannique constate dans le Daily Post que « les données de veille dont nous disposons montrent une hausse significative des espèces de méduses dans nos eaux. La question à un million de dollars est : pourquoi cela arrive ? Pour l’instant on ne sait pas vraiment ».

Et cette espèce, impressionnante et dangereuse, pourrait très bien se retrouver sur les côtes françaises. « C’est de toute façon très difficile à prévoir, puisque c’est la conséquence de phénomènes météorologiques, estime Maureen Midol. En France, l’année dernière, nous avons assisté à une recrudescence de physalies, notamment dans le Finistère… Elles étaient originaires des eaux caribéennes mais sont arrivées là après des tempêtes. »

Bientôt en France ?

Un spécimen de méduse à crinière de lion, au muséum
 d’histoire naturelle de Washington, aux États-Unis.

Les méduses à crinière de lion sont de plus en plus nombreuses, mais aussi de plus en plus grosses : « C’est lié à la chute du nombre de leurs prédateurs, comme les thons ou les tortues. Là encore, c’est une conséquence des changements climatiques, ou de la surpêche. »

Quant à leur taille plus importante, elle serait liée à deux facteurs : d’abord, la hausse de la température de l’eau déclenche leur naissance plus précocement. Et une luminosité accrue augmente les quantités de phytoplancton, puis de zooplancton, dont elles se nourrissent. Là où c’est problématique pour l’homme, c’est que « plus une méduse est grosse, plus elle est dangereuse », poursuit la spécialiste. La concentration en venin toxique augmente avec la taille du spécimen.

Le phénomène a aussi été constaté sur les côtes anglaises et irlandaises, où plusieurs nageurs ont dû être hospitalisés à la suite de piqûres. Le Dr Tom Doyle, spécialiste en zoologie à l’université de biologie de Cork estime, dans The Irish Times, que les méduses repérées, qui ne vivent normalement qu’aux alentours de huit mois, pourraient être des spécimens adultes dans leur deuxième année.

En France, les scientifiques sont aux aguets. Maureen Midol donne quelques conseils : « Ceux qui constateraient plusieurs méduses sur un même site peuvent le signaler aux autorités. Si vous trouvez une méduse échouée sur une plage, n’y touchez surtout pas, elle reste urticante. La petite astuce, c’est de la recouvrir de sable. Celui-ci va absorber l’eau qu’elle contient, elle finira par se désagréger. »