La Terre met légèrement plus longtemps que 365 jours pour tourner autour du Soleil. Un casse-tête pour les astronomes depuis plus de 2 000 ans.
Une fois tous les quatre ans, rebelote : le mois de février compte un 29e jour. La faute à la révolution de la Terre autour du Soleil, qui ne dure pas 365 jours pile, mais 365,242 jours très exactement. Soit un quart de jour de décalage chaque année, rattrapé tous les quatre ans. Malgré ce bidouillage, il reste bien un petit rien de révolution qui n'est pas pris en compte dans le calcul calendaire : tous les 100 000 ans, le calendrier prend trois jours de retard supplémentaire.
L'origine de ce jour supplémentaire n'est pas nouvelle : c'est Jules César qui l'a ajouté dans son calendrier julien sur les conseils de l'astronome égyptien Sosigène d'Alexandrie. Un sixième jour bis (« bisextus », pour les derniers latinistes). Pour célébrer ce nouveau calendrier, Jules César décide d'ajouter un jour au mois de juillet – son mois de naissance – nommé ainsi en son hommage. Un jour est donc prélevé en février, le dernier mois de l'année à cette époque. Mais quelques années plus tard, Auguste a lui aussi voulu son jour : un nouveau jour a été prélevé de février, pour être ajouté au mois d'août.
Simplification :
Mais la fréquence de ce « sixième jour bis » n'était pas suffisante pour combler une différence de révolution : ce calendrier ne distinguait pas les fins de siècle, et donc imposait une année bissextile tous les quatre ans, sans exception, point barre. En quinze siècles, c'est une dizaine de jours de retard qui ont été pris. Le calendrier grégorien, conçu à la fin du XVIe siècle pour corriger cette dérive séculaire, a permis de compenser en partie ce retard, en supprimant des jours, et en ralentissant le rythme par la suppression de trois années bissextiles tous les 400 ans. L'année moyenne dure ainsi 365,242 5 jours : certes, c'est encore un peu trop long, mais l'avance constatée n'est plus que de trois jours en 10 000 ans.
Pour déterminer avec certitude si une année est bissextile, il faut donc vérifier qu'elle est divisible par 4 et non divisible par 100, ou divisible par 400. La prochaine cuvée de 29 février aura donc lieu en 2020.