Le Haut-Karabakh est une enclave disputée depuis des décennies entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
Ce territoire est contrôlé par des séparatistes arméniens. Les tensions sont importantes depuis plusieurs mois dans le Haut-Karabakh. Ce territoire sécessionniste d’Azerbaïdjan à majorité arménienne, avait déjà été au cœur de deux guerres entre les deux pays. La dernière avait duré six semaines il y a trois ans et s’était terminée par une déroute militaire arménienne qui avait dû céder à l’Azerbaïdjan des territoires dans et autour du Haut-Karabakh.
L’Azerbaïdjan a dit mettre en place des couloirs humanitaires pour les civils du Karabakh. Dans un communiqué, la diplomatie azerbaïdjanaise a estimé une paix possible avec l’Arménie en cas de retrait arménien « total » de la région du Haut-Karabakh.
De son côté, l’Arménie a assuré ne pas avoir de forces armées déployées au Haut-Karabakh, sous-entendant que seuls ses alliés séparatistes se trouvaient sur place pour faire face aux « opérations antiterroristes » lancées par l’Azerbaïdjan. Le pays a dénoncé une « agression » de l’Azerbaïdjan à des fins de « nettoyage ethnique ».
Le service de sécurité arménien craint que des « troubles généralisés » n’éclatent dans le pays. Le service, promettant des « mesures pour maintenir l’ordre constitutionnel » et demandant aux citoyens de « ne pas céder aux diverses provocations ». Un peu plus tôt dans la journée, des dizaines de manifestants arméniens étaient rassemblés devant l’ambassade de Russie à Erevan, capitale de l’Arménie. Les personnes mobilisées dénonçaient l’inaction des Russes face à l’offensive de l’armée azerbaïdjanaise.
Quelles sont les réactions de la Russie, la Turquie et les États-Unis ?
L’Azerbaïdjan a précisé avoir informé la Russie (allié de l’Arménie), ce qui a été confirmé par le pays, et la Turquie (allié de l’Azerbaïdjan) de ses opérations dans l’enclave, assurant ne viser que des « cibles militaires légitimes » et non civiles.
La Russie a d’ailleurs réagi en demandant aux deux pays de « mettre fin à l’effusion de sang » à travers « un règlement pacifique ». De son côté, la Russie s’est dite « préoccupée » par « l’escalade brutale » de la situation. « L’essentiel est de convaincre Erevan et Bakou de s’asseoir à la table des négociations » et « d’éviter les pertes humaines », a déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est exprimé sur X (anciennement Twitter) en disant « soutenir » cette opération militaire : « Nous soutenons les mesures prises par l’Azerbaïdjan […] pour défendre son intégrité territoriale. »
Du côté des États-Unis, Antony Blinken, le chef de la diplomatie des États-Unis, a appelé Bakou « à cesser immédiatement » son offensive dans la région disputée avec l’Arménie du Nagorny-Karabakh. « Ces actions aggravent une situation humanitaire déjà difficile au Nagorny-Karabakh et sapent les perspectives de paix ».