Chez les tribus amazighes du Souss, le crépuscule est le signe impératif que les enfants qui jouent dehors doivent se dépêcher de rentrer chez eux, au risque de subir les conséquences des sorties nocturnes. Dans les hauteurs, un être surnaturel rôde. Il s’agit d’une fée maléfique, qui s’attaque aux enfants qu’elle retrouve après le coucher du soleil.
Son nom est Toulzimt. Certains suggèrent qu’elle serait un jeune djinn, tandis que d’autres la décrivent comme un fantôme, qui prend l’apparence d’une enfant pour gagner la confiance des autres petits et les attirer plus rapidement.
La légende raconte que Toulzimt va vers les enfants qui jouent seuls dehors, en particulier ceux qui s’aventurent loin dans les bois ou dans les zones reculées. Contrairement à d’autres personnages des mythes populaires, Toulzimt ne fait pas irruption. Elle a une méthode particulière, rendant sa menace encore plus effrayante.
Selon les contes, Toulzimt appelle les enfants par leur nom, pour les attirer dans son espace, généralement en retrait de l’univers des adultes. Elle trouve refuge au fond des montagnes ou dans les arganeraies. C’est ainsi que les aïeux recommandent aux enfants de ne pas suivre les voix qui les appellent par leurs noms, afin d’éviter le piège.
Le maudit jeu de cache-cache
Toulzimt attire les enfants de plus en plus près, en continuant par les appeler par leurs noms. Une fois piégés, ils sont invités à jouer à un jeu. Pour avoir encore une chance d’échapper à l’engrenage, les grands-parents recommandent aux enfants de fuir à ce moment-là.
Le jeu de Toulzimt consiste en effet à une partie de cache-cache, mais dans un cadre pour le moins terrifiant, probablement dans la nuit, au cœur des bois sinistres. C’est ainsi qu’elle piège ses victimes, grâce à ses capacités surnaturelles. On dit que Toulzimt se déplace d’ailleurs dans les airs, avec une agilité déconcertante, ce qui lui permet toujours de rattraper ceux qui tentent de lui échapper.
L’une des premières mentions de cet esprit maléfique a été faite par l’orientaliste français Emile Laoust. Dans son livre «Noces berbères», il note que dans la région du Souss, les gens ont longtemps été convaincus que Toulzimt pouvait également rattraper les voyageurs durant la nuit, en les appelant aussi par leur nom.
Le récit terrifiant sur Toulzimt s’est répandu jusqu’au Grand Atlas. Certaines tribus croient que quiconque la craint est maudit, en particulier les femmes qui ne peut pas avoir d’enfants.
Mais en réalité, personne ne sait réellement à quoi ressemble Toulzimt. Selon le mythe ancestral, ceux qui l’ont vue ont disparu à jamais.