Apparu en juin 2012 en Arabie Saoudite, le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) a provoqué le décès de 93 personnes dans le monde, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé. Son origine est animale.
Le coronavirus MERS, c’est quoi ?
Le coronavirus appartient à la famille des virus à ARN comme celui de la grippe ou du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère).
Il est présent dans de nombreuses espèces animales comme les chats, les oiseaux ou les bovins.
Ce nouveau virus est appelé coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) car il a été détecté, pour la première fois, en juin 2012 en Arabie Saoudite.
Des anticorps dirigés contre le nouveau coronavirus MERS-CoV ont été retrouvés dans 100 % des 50 sérums prélevés chez les dromadaires du sultanat d'Oman. Ces animaux seraient très probablement à l'origine de l'épidémie humaine.
Combien de cas dans le monde ?
Le nombre de victimes serait toutefois plus élevé : l'Arabie Saoudite, particulièrement touchée, vient d'annoncer avoir enregistré 102 décès sur son territoire.
Le virus est très actif au Moyen-Orient, notamment Jordanie, Qatar, Emirats arabes unis. Jusqu'alors épargnée, l'Egypte a déclaré le 26 avril 2014 son premier cas de contamination.
D’autres cas ont aussi été détectés en Tunise, en Allemagne, au Royaume-Uni, en France et en Italie.
Comment le nouveau coronavirus se propage-t-il ?
Le coronavirus MERS est d’origine animale. Il a été retrouvé chez des dromadaires et des chauve-souris. Initialement, les scientifiques pensaient qu’il se transmettait uniquement de l’animal à l’homme.
Cependant, depuis la contamination de patients hospitalisés par leur voisin de chambre et celles de membres du personnel de santé d'un hôpital saoudien en contact rapproché avec des malades infectés, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) juge la transmission interhumaine avérée.
Le virus peut se transmettre via des gouttelettes de salive et par l’air. Le contact rapproché (d'un à deux mètres) et de longue durée est nécessaire.
Il semble particulièrement contagieux en mileu hospitalier : plusieurs cas de“transmission rapide entre personnes dans les services de dialyse” ont ainsi été constatés dans les hôpitaux saoudiens.
Quels sont les symptômes ?
L’incubation est plus ou moins muette et peut durer de vingt-quatre heures à quatorze jours.
Les symptômes sont ceux d’une infection respiratoire : fièvre, frisson, toux, essoufflement, difficultés respiratoires, douleurs thoraciques.
Dans des cas plus graves, le patient peut développer, notamment, une insuffisance rénale ou décompenser une maladie chronique.
Quel est le traitement ? Existe-t-il un vaccin ?
Il n’existe pas, à ce jour, de vaccin.
Actuellement, le traitement est uniquement symptomatique c’est-à-dire qu’il cible les symptômes des malades : antipyrétiques pour la fièvre, assistance respiratoire si nécessaire, oxygénothérapie, etc.
Des chercheurs mènent des tests avec des antiviraux afin de voir s’ils agissent sur ce virus. Ainsi, une combinaison de deux médicaments, couramment utilisés dans le traitement de l'hépatite C, s'est révélée efficace chez le singe. Pour les chercheurs, qui ont présenté leurs travaux en septembre 2013 dans la revue Nature Medecine, elle devrait "être envisagée comme thérapie précoce”.
Est-ce que le risque d’épidémie existe ?
La transmission interhumaine indique qu’une épidémie est possible. Toutefois, à ce jour, ce risque semble faible. Ce que confirme une étude de l'Institut Pasteur publiée en juillet 2013, selon laquelle le MERS-CoV n'aurait pas de potentiel pandémique.
Ce risque pourrait devenir important si le virus mute et s’il se transmet plus facilement d’homme à homme. Les scientifiques de Pasteur ont souligné les différences entre le nouveau coronavirus et le SRAS qui s'était adapté à l'espèce humaine en quelques mois.
Que faire si on revient d’un pays de la péninsule arabique ?
Si aucun symptôme n’est ressenti, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. En revanche, il est impératif de consulter un médecin si une fièvre supérieure à 38 °C ou un autre symptôme caractéristique (toux, difficultés à respirer) apparaît dans les dix jours suivant le retour.
Sont considérés à risque par les autorités sanitaires les pays suivants :
Arabie Saoudite
Bahreïn
Emirats arabes unis
Irak
Iran
Israël
Jordanie
Koweït
Liban
Oman
Qatar
Syrie
Territoires palestiniens
Yémen.
Quelles précautions prendre si on doit voyager en Arabie Saoudite ?
Face à l'ampleur du développement du MERS-CoV sur son territoire, l'Arabie Saoudite a publié une liste de conditions pour les musulmans désireux de se rendre à La Mecque pendant les voyages de pélerinage.
Le pélerinage est ainsi déconseillé aux personnes âgées, à celles souffrant de maladies chroniques, aux femmes enceintes et aux enfants. Aucun visa ne leur sera accordé.
De son côté, l'OMS recommande à ces populations à risque "d'éviter les contacts rapprochés avec des animaux lorsqu’elles se rendent dans des fermes ou des élevages situés dans des zones où l’on sait que le virus peut être en circulation”.