Design danois
Réputé dans le monde entier, il allie simplicité, tradition et qualité. Vous le retrouverez partout : dans les restos, les hôtels, les bâtiments administratifs... il fait partie du quotidien des Danois, toutes catégories sociales confondues.
Histoire du design danois
Le design danois émerge dans les années 1940, d’abord fortement influencé par l’école allemande du Bauhaus. Il en propose une version corrigée, en insistant notamment sur la qualité des matériaux et sur le sens du détail. Il se différencie ainsi du design suédois, plus fonctionnel, et du design finlandais, aux formes plus rondes, inspirées par la nature.
Déjà doté d’un artisanat réputé, notamment dans le travail du bois, le Danemark développe après guerre une industrie de qualité, qui lui permet d’enrichir son mobilier et de le diffuser.
Dans les années 1950, plusieurs leaders émergent et deviennent les chefs de file de « l’école danoise », amatrice de bois clair, de nouvelles techniques industrielles et d’une esthétique fonctionnaliste. C’est le « fonctionnalisme nordique ».
Dans les années 1950, plusieurs leaders émergent et deviennent les chefs de file de « l’école danoise », amatrice de bois clair, de nouvelles techniques industrielles et d’une esthétique fonctionnaliste. C’est le « fonctionnalisme nordique ».
Aujourd’hui, l’école de design de Copenhague est l’une des plus réputées au monde. Les jeunes designers danois reprennent les codes de leurs aînés – fonctionnalité et minimalisme – et les adaptent aux pratiques actuelles, faisant même sortir le design des intérieurs pour l’intégrer à l’espace public, en collaborant par exemple avec la municipalité de Copenhague sur des projets de mobilier urbain.
Chaque année, en septembre, la ville organise la Copenhagen Design Week, la Semaine du design, rassemblant les nouveaux talents danois. Enfin, le (fameux !) géant suédois Ikea participe largement à la diffusion du design scandinave dans le monde entier.
Chaque année, en septembre, la ville organise la Copenhagen Design Week, la Semaine du design, rassemblant les nouveaux talents danois. Enfin, le (fameux !) géant suédois Ikea participe largement à la diffusion du design scandinave dans le monde entier.
Cocooning et hygge
Si le Danemark est la patrie du design, c’est également grâce à sa culture du hygge, cet art de vivre à l’intérieur, de se détendre en famille ou entre amis, et qui incite à rechercher le confort de l’habitat. On crée alors du mobilier chaleureux, à partir de matériaux résistants, sans perte de matière. On privilégie le bois, une matière vivante, produite sur place et peu coûteuse. Enfin, le besoin de lumière, véritable obsession dans les pays du Nord, est l’une des caractéristiques premières du design danois, clair et coloré. Bref, il fait froid dehors, alors on soigne son intérieur !
Ambre
Dès l'âge de la pierre, l'ambre est recherché sur tout le pourtour de la mer Baltique. Ces gouttelettes mordorées apparaissent miraculeusement sur les côtes après chaque tempête. On attribue très vite à ce don de la mer des propriétés magiques, et des vertus médicinales. Une légende renforce le caractère surnaturel de ses origines : elle affirme qu'après la mort de Phaéton (le fils d'Hélios, qui avait bien failli mettre le feu à la Terre en perdant le contrôle du char céleste) ses sœurs inconsolables se sont métamorphosées en arbres pleurant d'amères larmes d'ambre.
La réalité rejoint l'imagination : l'ambre provient de la résine fossilisée de forêts de conifères du Tertiaire, recouvertes par la montée des eaux de la Baltique. Une aubaine pour les Danois, qui développent dès l'âge du bronze un commerce régulier vers la Méditerranée en empruntant les cours de la Vistule, de l'Elbe et du Danube. On retrouve l'ambre de la Baltique en Grèce antique, en Égypte même, jusque dans la tombe de Toutankhamon... Les Romains reprennent à leur compte cette « route de l'ambre », aux frontières nord de l'empire, et nomment Électrides les îles inconnues d'où il provient (« îles de l'ambre »). La résine fossile s'échange contre d'autres matières précieuses, bronze ou or.
Aujourd'hui encore, la mer dépose régulièrement son lot d'offrandes sur les rivages.
Aujourd'hui encore, la mer dépose régulièrement son lot d'offrandes sur les rivages.
Savoir-vivre et coutumes
- Les dirigeants sont d’une confondante simplicité : un Premier ministre dans le bottin (pas mondain), des hommes politiques prenant les transports en commun... loin des limousines blindées à gyrophare qui brûlent les feux rouges. La reine participe à cette modestie. Elle travaille, traduit et illustre des contes pour enfants sous un pseudonyme, fait elle-même ses courses et déjeune dans les restaurants, simplement, au milieu des convives, sans provoquer de bousculade.
- Saviez-vous que le prince consort du Danemark, c’est-à-dire l’époux de la reine Margrethe II, est... français. Henri de Laborde de Montpezat est originaire du Quercy et marié à la souveraine depuis 1967. Celle-ci fut couronnée en 1972.
- C’est peu de dire que les Danois sont très respectueux des règles et lois (excessivement, diront les plus latins). Ainsi, traverser une rue au feu rouge est souvent mal vu, qu’importe si aucune voiture ne pointe à l’horizon. Les vols, même s’ils ont augmenté, restent rares. Et le soir, les jeunes prennent tous leur vélo car, au-delà de deux bières, impossible de conduire.
- Du coup, la répression, sous n’importe quelle forme, est encore rare : le quartier Christiania de Copenhague a été toléré pendant 40 ans et cela va peut-être encore durer, beaucoup de prisons n’ont pas de barreaux et les couples peuvent s’y réunir. La police n’intervient pas très souvent !
- À la suite de ses voisins européens, le Danemark a banni le tabac des lieux publics ainsi que des restaurants et des bars de plus de 100 m2. Néanmoins, la répression est beaucoup moins sévère que dans les autres pays : un fumeur enfreignant la loi sera prié de quitter l’établissement, là où ailleurs il aurait payé une amende.
- Une loi permet à un enfant de porter plainte contre ses parents s’ils lui ont administré une fessée. Et ce depuis 1967 !
- Le congé maternité est ici un congé parental de 52 semaines : 2 semaines pour le père après la naissance, 18 pour la maman (4 avant, 14 après), et le reste – 32 semaines tout de même – à partager dans le couple jusqu’aux 9 ans de l’enfant. Ça fait rêver !
- Les Danois sont très modestes et refusent souvent de montrer un quelconque signe extérieur de richesse. Cela ne signifie pas que la mode ne joue pas son rôle, mais l’élitisme n’est pas ici une option. Les banlieues sont plutôt uniformes et tristounettes et, si les intérieurs danois sont très chaleureux (hyggelig en danois), c’est qu’on y passe beaucoup de temps...
- Le hygge (prononcez « ugge ») est un moment heureux tellement danois qu’il est difficile de à traduire. En gros, cela consiste à créer une jolie atmosphère intime, pour goûter des petits plaisirs de la vie avec les personnes aimées. La lumière chaude d’une bougie, c’est hygge. Les amis et la famille avec qui on partage son repas ou un verre c’est aussi hygge. Voilà pourquoi les Danois sont souvent considérés comme le peuple le plus heureux au monde !
- En ville, on trouve partout des fruits et légumes dans des kiosques installés dans la rue. Au bureau, on pioche allègrement dans une corbeille à l’entrée. Sinon, devant les maisons des particuliers en bord de route à la campagne, on se sert et on glisse les sous dans une boîte à chaussures, en toute confiance !
- La période de l’Avent donne lieu à nombre de traditions, notamment les timbres de Noël. Depuis 1904, à l’initiative de l’ONG Julemærkefonden, des artistes invités dessinent chaque année ces timbres qui orneront les cartes de vœux (mais ils ne servent que de déco !). Parmi les exécutants les plus connus, la reine Margrethe II. Les recettes profitent à des enfants nécessiteux.