Vous connaissez probablement le fonctionnement d’un filtre à café ou encore d’une passoire. Ils ont la capacité très pratique de laisser passer les petites particules tout en retenant les plus grosses. Mais que se passerait-il si on inventait un filtre capable de faire l’inverse : retenir les petites particules et laisser passer les grosses ?
C’est ce qu’ont fait des scientifiques de l’université de Pennsylvanie. Composée d’eau déionisée et de tensioactifs stabilisants l’interface entre l’air et le liquide, la membrane qu’ils ont fabriquée s’inspire des membranes de cellules. Au lieu de trier les particules par taille, elle les trie par énergie cinétique, c’est-à-dire en fonction de leur masse et de leur vitesse. Lorsqu’un objet la traverse, elle est capable de se reformer automatiquement après, ce qui lui permet de continuer à bloquer les objets plus petits.
En modifiant sa composition, les chercheurs se sont par ailleurs rendu compte qu’ils pouvaient rendre la membrane plus ou moins poreuse en fonction des utilisations qu’ils souhaitaient en faire. Parmi les applications envisagées : pratiquer des opérations dans des lieux non aseptisés avec des instruments de chirurgie mais sans laisser passer de microbes, empêcher les moustiques de se rapprocher des êtres humains, ou encore permettre de se soulager dans des toilettes sèches, sans laisser remonter les odeurs…