En Chine, la politique de l'enfant unique a fait des ravages. Les familles ayant préféré mettre au monde des garçons, la société compte désormais beaucoup plus d’hommes que de femmes. Conséquence de ce déséquilibre des sexes : des millions d’hommes, aujourd’hui en âge de se marier, cherchent désespérément une épouse. Et tous les moyens sont bons pour tenter d’en trouver une, quitte à l’acheter à l’étranger ou même à la kidnapper. Documentaire de Marjolaine Grappe et Christophe Barreyre.
Les Chinois les appellent les "Guang gun", "des branches mortes", qui ne porteront jamais de fruits. En somme, des hommes condamnés à vivre sans femme, sans enfant, et sans espoir de fonder un jour une famille... En Chine, les célibataires en quête de l’âme sœur se comptent par millions et leurs rangs ne cessent de grossir.
Il y a dix ans, on parlait pourtant de la “malédiction de naître fille”. Conséquence de la politique de l’enfant unique appliquée par la Chine de 1979 à 2015, la plupart des familles préféraient mettre au monde un garçon, afin qu’il puisse perpétuer la lignée familiale. Des millions de petites filles ont donc été tuées avant ou juste après leur naissance, quand elles n'étaient pas abandonnées à l'état de nourrisson par leurs parents.
Cette situation a entraîné une bombe démographique à retardement. Car aujourd’hui, la malédiction se retourne contre ces garçons, devenus des hommes. Selon les prévisions de l'Académie chinoise des sciences sociales, d’ici 2020, un homme sur cinq sera dans l'incapacité de trouver une épouse : la Chine comptera un surplus de 30 à 40 millions d'hommes de moins de 19 ans. Soit l'équivalent de toute la population de jeunes hommes aux États-Unis...
Trafic de femmes
Dans certaines régions, des “villages de célibataires” ont vu le jour. Les rares filles ont déserté pour chercher un mari riche en ville. Alors, les hommes qui veulent avoir une chance de se marier sont obligés de partir vers d’autres régions. Des millions d'entre eux affluent ainsi vers le sud du pays et travaillent nuit et jour dans les usines du Delta des Perles, "l’atelier du monde", tout en espérant trouver l’âme sœur. Mais ici aussi, les filles se font de plus en plus rares...
Déterminés, certains Chinois préfèrent émigrer ou s’acheter une femme à l’étranger : une Birmane, une Vietnamienne ou encore une Indonésienne... D’autres se résignent. Pour certains enfin, tous les moyens sont bons, quitte à solliciter l’aide de trafiquants et kidnapper une femme.
Nous avons rencontré des hommes célibataires, broyés par cette impossibilité mathématique de trouver une femme et prêts à tout pour ne pas rester seul. Ils ont accepté de témoigner et de nous emmener au cœur de cet improbable trafic.
Ain Défali n'a pas de semblable au Maroc et pour découvrir ses merveilles, le meilleur moyen est de la visiter.
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