Il s’agit d’une plante vivace à très
grosse racine ; tige presque nulle. Feuilles piquantes, en rosette étalée sur
le sol ; taille mise à part, leur forme et leur couleur sont celles du chardon
comestible.
Fleurs : un à trois capitules par rosette, au ras du sol, à fleurs
tubuleuses roses ou pourpres. Les bractées du capitule, découpées, ont de
nombreuses épines. A la fin de l'été, lorsque les feuilles sont fanées, il ne
reste que les capitules fleuris. Fruits : longs de 4 à 5 mm, poilus ; ils
portent une aigrette de poils plumeux soudés à la base en plusieurs faisceaux.
Cette plante a la particularité d’être
très toxique, tuant chaque année au moins une dizaine d'enfants au Maroc. La
plupart du temps, ce sont des bergers qui mâchent la racine par confusion avec
celle, douce et non toxique, du scolyme (guernina).
Toutefois, les feuilles
mastiquées semblent inoffensives, de même que la gomme qu'elles produisent à
leur base en été. Comme c'est le cas pour d'autres plantes toxiques (la
mandragore...),
la racine est malgré tout utilisée dans de nombreuses
préparations. On l'écrase pour en faire des pansements appliqués sur abcès,
furoncles et chancres syphilitiques ; en tisane, un fragment gros comme une
noix provoque l'avortement; en plus faible quantité on l'utilise pour faciliter
l'accouchement ou comme purgatif et vomitif. Sa gomme brûlée produit une fumée
qui chasse les mouches ou que l'on inhale en cas de rhume. Enfin, longuement bouillie
pour en ôter la toxicité, on la fait sécher, la pulvérise et l'incorpore à la
farine pour faire le pain.
Une grande partie de la population
méconnait la toxicité réelle des végétaux, souvent par comportement inadapté.
Les intoxications aux végétaux sont
peu fréquentes, mais elles sont parfois mortelles!!! Dans 30% des plantes, la
cause est souvent un Hétéroside. Le chardon à glu est une plante qui en
contient, comme le Laurier rose
ou l'Amandier amère par exemple.