La Fête Qingming 清明节 également appelée fête des morts ou fête de la Clarté tombe le 4
avril de chaque année. Ce jour-là, les Chinois se rendent au cimetière pour
rendre hommage aux proches défunts. Le mot "Qing" signifie
"clarté", et "Ming" veut dire "brillant". La fête
annonce la venue du printemps et la sortie des gens après un long hivernage.
Le jour précédent de Qingming
s'appelle Hanshi (aliment froid en français). Ce nom a son origine dans une anecdote
historique : Durant la Période des Printemps et Automnes, au 7ème siècle, le
Duc Xiao, le monarque de l'Etat de Jin, nourrissait l'intention de priver
l'ayant droit du prince héritier Shen Sheng, son fils ainé, au profit de Li Ji,
l'enfant de sa concubine favorite. Plus tard, Shen Sheng a été assassiné, et le
second fils Chong'er s'est enfui, ayant appris que le même sort lui tomberait.
Le fugitif et son entourage vivaient en
vagabondage pendant 19 ans. Sans feu ni lieu. Un jour, il était à l'agonie
après plusieurs jours de famine. Un de ses sujets fidèles, Jie Zitui, a prélevé
un morceau de chair sur sa propre jambe et l'a servi à son maitre, qui s'est
remis rapidement de sa faiblesse extrême. En 636 av. J.C., Chong'er a réussi
finalement de monter sur le trône, avec le titre officiel du Duc Wen de l'Etat
de Jin. Au lendemain de son intronisation, il a récompensé sa suite d'époque,
sans se remémorer pourtant l'offrande de Jie Zitui. Celui-ci, le coeur brisé, a
quitté le pays. Lorsque le Duc s'est rappelé plus tard la fidélité de Jie, il a
envoyé des gens à sa recherche. Ayant appris sa demeure, le Duc s'y est rendu
en personne pour lui demander de pardonner sa négligence et de retourner dans
le palais ducal. Mais Jie a refusé son offre et s'est retiré dans les
profondeurs des montagnes, si bien que personne ne l'a plus trouvé. Des
fonctionnaires ont proposé au duc d'incendier la région montagneuse pour forcer
Jie d'en sortir et lui assurer une vie aisée. La proposition a été acceptée. On
a mis le feu dans les montagnes. L'incendie durait trois jours. Jie Zitui y a
été trouvé, adossé à un grand arbre et portant sur le dos sa mère. Mais ils
sont morts tous les deux.
Fortement navré, le Duc a décrété la
construction d'un monastère à la mémoire de son plus fidèle sujet et
l'interdiction d'allumer le feu à l'anniversaire de sa mort. Tout le pays
devait manger l'aliment froid ce jour-là qui s'appelait après
"Hanshi".
D'ailleurs, on se rendait le même jour au
tombeau de Jie Zitui pour lui rendre hommage. Ce n'est que sous la Dynastie des
Qing, il y a 300 ans environ, que la coutume de consommer le repas froid au
jour de "Hansi" a été supplantée par la tradition de Qingming, celle
d'offrir des sacrifices aux ancêtres.
Dans la Chine antique, Qingming
n'était pas le seul jour à faire le sacrifice. Les cérémonies de ce genre se
tenaient fréquemment, à raison d'une fois par quinzaine, sans compter les
autres cultes. Par ailleurs, le rituel de ces cérémonies était aussi complexe
que coûteux. Sous la Dynastie des Tang, en 732 après J.C. l'empereur Xuanzong,
en vue de réduire les dépenses rituelles, a décrété que la cérémonie à la mémoire
des ancêtres n'avait lieu que le jour de Qingming et dans le cimetière. Cette
coutume se conserve toujours. En cette occasion, les descendants balaient les
feuilles mortes, enlèvent de mauvaises herbes et mettent tout en ordre autour
des tombeaux. Ainsi Qingming s'appelle-t-il aussi le jour de grand nettoyage.
Aux environs de la Fête des Morts, les Pékinois affluent à Babaoshan, le plus
grand cimetière de la ville, pour rendre hommage à leurs proches défunts.
Le fugitif et son entourage vivaient
en vagabondage pendant 19 ans. Sans feu ni lieu. Un jour, il était à l'agonie
après plusieurs jours de famine. Un de ses sujets fidèles, Jie Zitui, a prélevé
un morceau de chair sur sa propre jambe et l'a servi à son maitre, qui s'est
remis rapidement de sa faiblesse extrême. En 636 av. J.C., Chong'er a réussi
finalement de monter sur le trône, avec le titre officiel du Duc Wen de l'Etat
de Jin. Au lendemain de son intronisation, il a récompensé sa suite d'époque,
sans se remémorer pourtant l'offrande de Jie Zitui. Celui-ci, le coeur brisé, a
quitté le pays. Lorsque le Duc s'est rappelé plus tard la fidélité de Jie, il a
envoyé des gens à sa recherche. Ayant appris sa demeure, le Duc s'y est rendu
en personne pour lui demander de pardonner sa négligence et de retourner dans
le palais ducal. Mais Jie a refusé son offre et s'est retiré dans les
profondeurs des montagnes, si bien que personne ne l'a plus trouvé. Des
fonctionnaires ont proposé au duc d'incendier la région montagneuse pour forcer
Jie d'en sortir et lui assurer une vie aisée. La proposition a été acceptée. On
a mis le feu dans les montagnes. L'incendie durait trois jours. Jie Zitui y a
été trouvé, adossé à un grand arbre et portant sur le dos sa mère. Mais ils
sont morts tous les deux.
Fortement navré, le Duc a décrété la
construction d'un monastère à la mémoire de son plus fidèle sujet et
l'interdiction d'allumer le feu à l'anniversaire de sa mort. Tout le pays
devait manger l'aliment froid ce jour-là qui s'appelait après
"Hanshi".
D'ailleurs, on se rendait le même
jour au tombeau de Jie Zitui pour lui rendre hommage. Ce n'est que sous la
Dynastie des Qing, il y a 300 ans environ, que la coutume de consommer le repas
froid au jour de "Hansi" a été supplantée par la tradition de
Qingming, celle d'offrir des sacrifices aux ancêtres.
Dans la Chine antique, Qingming n'était
pas le seul jour à faire le sacrifice. Les cérémonies de ce genre se tenaient
fréquemment, à raison d'une fois par quinzaine, sans compter les autres cultes.
Par ailleurs, le rituel de ces cérémonies était aussi complexe que coûteux.
Sous la Dynastie des Tang, en 732 après J.C. l'empereur Xuanzong, en vue de
réduire les dépenses rituelles, a décrété que la cérémonie à la mémoire des
ancêtres n'avait lieu que le jour de Qingming et dans le cimetière. Cette
coutume se conserve toujours. En cette occasion, les descendants balaient les
feuilles mortes, enlèvent de mauvaises herbes et mettent tout en ordre autour
des tombeaux. Ainsi Qingming s'appelle-t-il aussi le jour de grand nettoyage.
Aux environs de la Fête des Morts, les Pékinois affluent à Babaoshan, le plus
grand cimetière de la ville, pour rendre hommage à leurs proches défunts.
Qingming est non seulement le jour
de culte, mais aussi le signe annonciateur du printemps. Beaucoup de poètes
sous les Tang ont consacré des vers à Qingming. Citons en exemple le poème de
Han Hong :
-
Les
chatons fleurissent profusément à travers la capitale,
-
Une
scène significative du paysage printanier.
-
Sous
le souffle du vent d'est le jour de l'Aliment froid,
-
Les
saules pleureurs se courbent dans la cour impériale.
-
Quand
la nuit tombe doucement,
-
Les
chandeliers s'allument dans le Palais Han.
-
Vers
les cinq grandes maisons des nobles,
-
S'envole
la fumée argentée des bougies.
Qingming était aussi l'un des sujets
favoris des peintures traditionnelles chinoises. Sous les Song, Zhang Zeduan a
fait un tableau fameux, intitulé "Qingming Shanghetour (Scène de vie le
long du fleuve le jour de Qingming". Cette peinture sur soie (5,5 m de
long sur 0,25 m de large), une des plus précieuses de Chine, est en parfaite
conservation dans le Musée du Palais Impérial (la Cite Interdite Pourpre) à
Beijing. Elle représente une vue panoramique de la vie sociale de l'époque :
une route à circulation intense au bord de la rivière, des foires sur les
champs, des villages pleins de vie, des ruelles bondées de gens de professions
diverses et d'âge divers : fonctionnaires, marchands, soldats, lettrés et
porteurs, ainsi que hommes, femmes, jeunes et vieux. Le tableau totalise environ
500 personnes et une vingtaine de bêtes, sans compter des véhicules, chaises à
porteurs, ponts et bateaux. Il illustre de façon vivante les festivités et
l'animation de la vie sociale d'alors le jour de Qingming.
Le printemps est la saison du
cerf-volant, notamment dans le nord de la Chine, où il fait beaucoup de vent.
Le lancement de cet engin est en vogue aux environs de Qingming. Le cerf-volant
pourrait être inventé il y a plus de 2000 ans par un menuisier légendaire nommé
Lu Ban. Il était fait primitivement de bois, sous le nom de Mu Yuan
("Mu" signifie "bois" et "Yuan",
"épervier" ). Ce groupe de mots veut dire "épervier de
bois". Plus tard, il s'appelait "Zhi Yuan", car le papier (qui
se prononce "Zhi" en chinois) a ete employé à la place de bois dans
la fabrication. Le cerf-volant n'était pas uniquement un divertissement à
l'époque. Il a été utilisé à des fins militaires. Les archives mentionnent des
cerfs-volants gigantesques capables de porter un homme en air, destinés à
observer les mouvements de l'ennemi. Il y a 1 500 ans, l'empereur Wudi a
employé cet engin volent pour lancer des appels au secours, alors qu'il était
assiégé par des troupes ennemies à Nanjing.
Sous les Tang, on attachait au cerf-volant un
mince plaque de bambou, qui vibrait au souffle du vent, produisant le
ronronnement, un son semblable à celui du Zheng, un instrument musical chinois
d'époque. D'où vient son nom chinois "Feng Zheng" (le groupe de mots
signifient "Zheng à vent").
Sous les Qing, on lâchait
fréquemment la ficelle lorsque le cerf-volant prenait une haute altitude, dans
l'espoir que l'engin s'en allait avec la mauvaise chance et les maladies. Par
contre, celui qui ramassait le cerf-volant abandonné pourrait récolter le
malheur.
Les fanas aimaient le lancer dans la
nuit. Ils accrochaient à la ficelle de petites lanternes colorées avec des
bougies allumées dedans. Le ciel de nuit est parsemé d'"étoiles
multicolores", quand une douzaine de cerfs-volants planaient ensemble en
l'air.
Chaque printemps, des Pékinois lancent sur la
Place de Tiananmen des cerf-volants de formes et dimensions diverses. Le plus
grand est le dragon ou le mille-pattes de cent mètres de long, composé de cent
sections. Le festival du cerf-volant de Weifang, province du Shandong (Est de
la Chine) attire chaque année des milliers de concurrents et touristes venus de
tous les coins du monde.