Depuis la semaine dernière, cinq "astronautes" européens simulent les conditions de vie martiennes dans le sultanat d'Oman.
Aller vivre sur Mars ne sera pas une mince affaire, même si le séjour n'y dure que quelques semaines. Il y fait très froid, l'atmosphère est irrespirable, les radiations solaires sont dangereuses et on y pèse à peine plus du tiers de son poids. Ceux qui y séjourneront devront trouver des sources d'énergie et d'eau, s'abriter, et même faire pousser leur nourriture, sans compter les expériences scientifiques (la recherche de la vie, l'étude du sol et du sous-sol...).
Les "analogues" : recréer les conditions martiennes
Difficile de se préparer vraiment à une telle aventure. Bien sûr, les astronautes de la station spatiale internationale apportent des informations précieuses, notamment sur le comportement de l'organisme en micro-gravité, mais cela ne suffit pas. Tant d'équipements doivent être testés, sans compter le comportement des groupes d'humains isolés pendant des mois dans des conditions de cohabitation laissant peu de place à l'espace... personnel.
Même si des simulations terrestres ne peuvent pas reproduire toutes les conditions martiennes, les missions "analogues" tentent de mettre des astronautes potentiels dans des situations se rapprochant de ce qu'ils vivraient s'ils mettaient le pied sur Mars.
Ce n'est pas un jeu de rôle grandeur nature : l'objectif est bien de tester des équipements, des technologies, et d'étudier les comportements humains dans des situations comparables à des missions de longue durée, généralement dans des régions arides ou désertiques.
"Le but d'une simulation de Mars sur Terre est de préparer les futures missions habitées sur la planète rouge," confirme le Dr Gernot Grömer, président du Forum spatial autrichien et responsable de l'expédition.
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Les "astronautes" dans le désert du sultanat d'Oman.
Le Forum Autrichien de l'Espace (OeWF) connaît bien le sujet. Cette association dirigée par des spécialistes de l'aérospatiale, qui s'occupe à la fois de recherche et de communication auprès du grand public, en est à sa douzième mission "Mars analogue". Les plus récentes l'ont amenée, il y a cinq ans, dans les sables du Sahara, près d'Erfoud (Maroc) et sur un glacier des Alpes en août 2015 à Kaunertal (Tyrol autrichien).
Tester le matériel... et les humains
Cette année, c'est le sultanat d'Oman qui héberge pour un mois la base martienne de l'OeWF, au sud-est du désert d'Arabie. Sur place, cinq "astronautes" européens, qui ne sortiront qu'en scaphandre et devront se comporter comme s'ils n'étaient plus sur Terre. Même les communications avec le centre de contrôle basé à Innsbruck (Autriche) subissent un délai d'une dizaine de minutes, similaire à celui que rencontreraient des humains sur Mars.
Les cinq "martiens" de la mission 2018.
Ils sont ingénieurs aérospatiaux, physicienne et médecin, et ils vont avoir à mener des expériences variées pour le compte d'agences spatiales et d'universités. Ils vont par exemple installer une serre gonflable destinée à cultiver des mini-légumes hors-sol (un projet de l'agence spatiale italienne), ou tester des prototypes de véhicules autonomes et de scaphandre spatial.
Parmi ceux-ci, Avi-nav, un drone-hélicoptère se dirigeant de manière autonome, ou Tumbleweed, un véhicule propulsé par le vent et capable de collecter des images, des données météorologiques... Les "martiens du désert" vont également tester des détecteurs sismiques capables de localiser des nappes d'eau proches de la surface.
Une autre expérience concernera l'utilisation courante d'une imprimante 3D, une technologie qui sera indispensable aux futures bases martiennes pour fournir les outils et pièces détachées à la demande.
Il ne s'agit pas seulement de tester du matériel ou des techniques, l'observation des relations entre humains est aussi inestimable. Pour l'université de Vienne, ils mesureront la fatigue physique et mentale des astronautes, et étudieront pour la Western University (Canada) la dynamique d'un groupe (conflits, cohésion, adaptation aux circonstances...) dans une telle situation d'isolement. Dans ce but, l'université de Graz (Autriche) met au point un outil d'analyse vocale qui permettra d'évaluer l'état émotionnel et la santé mentale d'un équipage.
Des bases "martiennes" permanentes à Hawaï et dans l'Utah
Si l'OeWF mène des missions itinérantes, en différents endroits de la planète, ce n'est pas le cas d'autres analogues martiens. L'université d'Hawaï a son propre camp, une structure installée sur les pentes du Mauna Loa, à 2.500 mètres d'altitude. L'an dernier, un groupe "d'astronautes" y a passé huit mois.
La Mars Society, une association internationale dédiée à la promotion de la conquête martienne, a également sa station de recherche, mais dans le désert de l'Utah (USA). Elle l'y a installée en 2001. Elle comprend un habitat de 8 mètres de diamètre, sur deux étages, qui peut accueillir jusqu'à 7 personnes.
Alors que SpaceX vient de tester avec succès sa Falcon Heavy, pour l'instant la seule fusée capable d'envoyer des missions vers Mars, il est crucial que des simulations et études aient lieu. Si la Nasa n'envisage une mission habitée que vers le milieu des années 2030, il est possible que le secteur privé la prenne de vitesse. Elon Musk vise d'ailleurs plutôt le milieu des années 2020...
Dans tous les cas, les astronautes devront être préparés à ce qui les attendra pendant le voyage et sur place. Les expériences menées dans les divers "analogues" les y aideront.
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Dans le désert d'Arabie, on s'entraîne à vivre sur Mars
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