Déjà bien équipés en capteurs, nos téléphones pourraient aider à diagnostiquer et suivre plusieurs maladies.
Utiliser les micros pour détecter l'asthme, la caméra pour mesurer le taux d'hémoglobine, un capteur de mouvement pour repérer de l'ostéoporose, certains chercheurs placent beaucoup d'espoir dans l'usage des smartphone en médecine. Ils pourraient faire dégrigoler le prix de certains diagnostics |
La caméra, le flash, le micro, le GPS» des téléphones portables sont «de plus en plus performants» et capables de «rivaliser avec des instruments d'imagerie spécialisés.
Les smartphones peuvent déjà faire office de podomètre, compter les calories consommées ou mesurer le rythme cardiaque. Mais téléphones mobiles et tablettes électroniques peuvent aussi devenir des outils de diagnostics performants en modifiant l'utilisation de leurs capteurs.
On peut se servir des micros pour mesurer les capacités pulmonaires et détecter une crise d'asthme ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive.
Il est aussi possible de se servir de la caméra et du flash pour mesurer, sur un doigt, à l'aide d'une application, le taux d'hémoglobine dans le sang et déterminer si la personne est anémique ou manque de fer. Ces applications font actuellement l'objet d'une demande d'autorisation auprès de l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration).
Un capteur de mouvement dans les smartphones peut être utilisé pour détecter l'ostéoporose, une diminution de la densité osseuse normalement diagnostiquée par un scanner.
Il suffit de tenir le téléphone dans une main et de taper sur son coude pour créer des ondes détectées par le capteur de mouvement de la caméra. Une diminution de la densité de l'os se traduit par un changement de la fréquence des ondes.
On peut ainsi créer des outils de diagnostic et de dépistage qui étaient impossibles dans le passé, ce qui bouleverse la manière de diagnostiquer, de traiter et de gérer des maladies chroniques.
On peut imaginer un impact encore plus grand de ces avancées dans les pays en développement où de tels équipements de dépistage n'existent quasiment pas dans les cabinets médicaux.
Dans les pays développés, ces nouveaux outils médicaux individualisés changent la relation entre les patients et les médecins en donnant aux malades la possibilité d'obtenir fréquemment des données médicales qui n'étaient auparavant recueillies qu'une fois par an dans le cabinet du médecin.
Les performances des téléphones portables permettent déjà d'aider des malades atteints de diabète ou de cancers à mieux gérer leur maladie.
Les chercheurs ont fourni une tablette électronique à des femmes issues de milieux modestes et traitées pour un cancer du sein, permettant un accès en temps réel à toutes les informations sur le diagnostic, la gestion de leur traitement ou les effets secondaires. L'application peut également apporter une aide si les patientes n'ont pas les moyens de payer un déplacement pour aller se faire soigner.
La généralisation des plateformes mobiles est très encourageante pour répondre aux disparités socio-économiques dans l'accès aux soins médicaux.