Ce lundi, Abdelaziz Bouteflika a annoncé qu'il démissionnerait de son poste de président de la République avant le 28 avril prochain. Selon la Constitution, c'est Abdelkader Bensalah, actuel président du Conseil de la nation, qui prendra sa place au sommet de l’État algérien.
En Algérie, on dit de lui que visage est aussi rond que son caractère est tranchant. Réélu sept fois de suite, Abdelkader Bensalah règne sans partage sur le Sénat algérien depuis 2002, en tant que président du Conseil de la Nation, Chambre haute du Parlement algérien. Une fonction qui lui confère notamment la charge de l'intérim en cas de vacance de la présidence de la République...
Abdelaziz Bouteflika, très affaibli et contesté depuis plusieurs semaines après l'annonce de sa volonté de briguer un 5e mandat, a annoncé qu'il démissionnerait avant le 28 avril prochain. Après ce départ, en vertu de l’article 102 de la Constitution, c'est Abdelkader Bensalah, actuel président du Conseil de la nation, qui deviendra président par intérim pendant une durée maximale de 90 jours. Il aura notamment pour mission d'organiser une élection présidentielle pendant ce délai.
Abdelkader Bensalah sera alors propulsé au sommet de l'État. Et, disons-le, cela n’atténuera pas les inquiétudes des Algériens. Car cet homme fait partie intégrante du régime depuis plus de vingt ans et avait soutenu avec insistance, ces dernières semaines, la cinquième candidature contestée d’Abdelaziz Bouteflika. Âgé de 77 ans, il est membre de longue date du Rassemblement national démocratique (RND) de l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, principal allié du Front de libération nationale (FLN) du président Abdelaziz Bouteflika.
Dans les années 1990, ce "cacique" fut président du Conseil national de transition, puis président de l'Assemblée nationale populaire de 1997 à 2002 avant, donc, de prendre la tête du Sénat pour ne plus la lâcher (son mandat en cours se termine en 2021). Un parcours qui dit toute sa très grande proximité avec le système que le vaste mouvement populaire algérien tente de rejeter aujourd’hui.