Plusieurs centaines de médecins québécois estiment que leurs hausses de salaires sont "choquantes" alors que les conditions de travail des infirmiers sont "difficiles" et que les patients manquent d'accès aux soins.
Ils estiment qu'ils sont trop payés. Des médecins québécois dénoncent la récente hausse de leur rémunération. Pour ces quelque 600 médecins et 165 étudiants en médecine, qui ont signé fin février une tribune publiée sur le site des Médecins québécois pour le régime public, la priorité devrait être de défendre le système public.
"Ces augmentations sont d'autant plus choquantes que nos collègues infirmières et infirmiers, préposéEs, commis et autres professionnelLEs subissent des conditions de travail très difficiles tandis que nos patientEs vivent avec le manque d'accès aux services requis à cause des coupures draconiennes des dernières années et la centralisation du pouvoir au ministère de la Santé. La seule chose qui semble être immune aux coupes est notre rémunération."
1,24 milliard d'euros débloqués
Un accord conclu entre la Fédération des médecins spécialistes du Québec et le gouvernement a débloqué 2 milliards de dollars canadiens (soit 1,24 milliard d'euros) afin d'augmenter leur salaire, rapportait Le Journal de Montréal
Selon ces médecins, les ressources du système de santé devraient être redistribuées en priorité "pour promouvoir la santé de la population et répondre aux besoins des patientEs". Et demandent que "les hausses salariales octroyées aux médecins soient annulées et que les ressources du système soient mieux distribuées pour le bien des travailleuses et travailleurs de la santé et pour assurer des services en santé dignes à la population du Québec".
Une hausse "gênante dans un contexte d'austérité"
Plusieurs jours plus tôt, cette même organisation de médecins dénonçaient déjà dans une précédente lettre une hausse "tout simplement gênante dans un contexte d'austérité et de coupures budgétaires diverses"
La question de la rémunération des médecins suscite la polémique au Canada. Un rapport publié mercredi a pointé la baisse importante de productivité des médecins québécois depuis dix ans. "On a réussi, entre 2006 et 2015, à doubler l'argent qu'on a investi dans la rémunération des médecins, sans augmenter le volume de services", remarque pour Le Journal de Québec un des chercheurs qui a dirigé l'étude. Selon lui, le nombre de visites par médecin de famille a diminué de 17% et de 12% chez les spécialistes.