Le palmier marcheur, palmier à échasses ou Socratea exorrhiza de son nom scientifique est un arbre capable de se déplacer de plus d’un mètre par an. Et quand on sait que certains palmiers peuvent atteindre facilement les 200 ans, on imagine la distance que peut parcourir un tel arbre tout au long de sa vie !
Cette espèce pousse dans les forêts tropicales d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud. Particulièrement denses, ces forêts sont des lieux où la concurrence fait rage. L’arbre le plus grand, celui qui monte le plus haut, est celui qui profite le mieux des rayons du soleil et de ses bienfaits. Les plus grands palmiers marcheurs peuvent atteindre 25 mètres de haut pour une quinzaine de centimètres de diamètre, mais cela ne leur permet pas d’atteindre la canopée. Ils doivent donc se montrer particulièrement opportunistes quand un autre arbre tombe et qu’un trou de lumière se crée.
Un mode de déplacement ingénieux
Comme on le voit sur l’image ci-dessus, quand la lumière entre en contact avec les feuilles du palmier, celui-ci crée une nouvelle racine en direction de cette lumière. Comme le tronc du palmier n’est pas ancré dans le sol, il lui suffit d’attendre que cette nouvelle racine touche le sol pour se séparer de sa racine la plus éloignée dans le sens opposé, et ainsi faire bouger son tronc et ses feuilles en direction de la lumière. Si l’arbre veut se déplacer à droite, il crée donc de nouvelles racines de ce côté et fait simplement mourir celles du côté opposé.
Cette aptitude fournit une grande capacité d’adaptation au palmier marcheur. Tout d’abord, en se déplaçant, l’arbre s’assure la primeur des sols les plus favorables à sa survie. Enfin, bien qu’il soit moins solidement ancré dans le sol que ses voisins, ce qui le rend plus vulnérable aux aléas de la nature, ses racines peuvent accomplir de vraies merveilles : même couché sous un impact, Socratea Exorrhiza peut créer de nouvelles racines, continuer à évoluer horizontalement et reprendre une pousse verticale lorsque les conditions sont optimales.