Et le baiser social, la bise en public, le nombre de bises au Maroc, bienvenu ou pas ? La bise, une forme d’interaction humaine la plus mystérieuse, gagne doucement notre pays. En terrain mouvant, elle pose problème.
Comme tout ce qui est emprunté à une culture étrangère et pas encore bien assimilé par la majorité, la vogue débutante de la bise complique certaines situations, générant chez le Marocain participant à l’échange un vague malaise.
En principe, notre politesse impose de ne pas toucher, agripper, embrasser… Les manifestations publiques d’affection (MPA) sont plus ou moins acceptables. Quoiqu’entrant dans la catégorie des MPA, le baiser social n’est techniquement même pas un baiser. Il consiste à effleurer une joue. En fait, vous embrassez l’air. Ce baiser aérien garde les lèvres loin de la joue.
Le baiser social pourrait être devenu une manière pour les gens de s’immuniser contre la passion, ou encore de démontrer leur capacité à dompter, voire à dominer leur désir. Une forme, en fait, d’infidélité régulée.
On se trouve face à quelqu’un qu’on connaît seulement comme le-gars-qui-remplace-l’encre-de-la-photocopieuse. Qu’est-ce qu’on fait pour être sociable ? Un hochement de tête ? Une bise ? Un déhanchement pelvien ?