Le missile Satan 2 pourrait-il frapper Paris en 200 secondes?
Alexeï Jouravlev, élu de la Douma, est particulièrement véhément. Selon les traductions réalisées par CheckNews, il promeut l’utilisation d’un missile de dernière génération appelé «Sarmat», surnommé par certains titres de presse «Satan 2». Face à cette proposition, la présentatrice Olga Skabeïeva énonce le temps que mettrait, supposément, ce missile balistique à atteindre des capitales européennes depuis l’enclave russe de Kaliningrad (encastrée au nord de la Pologne) : «Jusqu’à Berlin, il faut compter 106 secondes. De Kaliningrad jusqu’à Paris – 200 [secondes]. Si c’est Londres qui vous intéresse – 202 secondes.»
De fait, même sans que le Sarmat soit déployé, la Russie dispose d’un arsenal nucléaire varié et parfaitement opérationnel. Le pays pourrait toucher Paris sans problème avec un tir de missile intercontinental depuis son sol, depuis un sous-marin ou encore un avion. En combien de temps ? Difficile de le dire tellement les scénarios varient en fonction du projectile utilisé et de la zone de tir. Mais ce discours récurrent de la Russie sur ces nouveaux missiles, vantés comme beaucoup plus rapides et dévastateurs (quand l’arsenal nucléaire existant suffit déjà à détruire plusieurs fois la planète), permet d’éluder le fait que les pays cibles disposent eux aussi de capacités nucléaires (pour le Royaume-Uni et la France), et qu’une frappe sur ces membres de l’Otan déclencherait nécessairement une riposte des Etats-Unis.
Ce missile a été nommé Sarmat en référence à un peuple ancien dont le territoire, la Sarmatie, longeait en partie la Mer Noire et s'étendait sur les territoires de l'Ukraine et Russie méridionale. L'étymologie de ce nom proviendrait de "Sauromate" lui-même issu du grec "sauros", un lézard recouvert d'une armure faite d'écailles. Selon la légende, les Sauromates, ancêtres des sarmates, seraient les enfants d'Amazones qui se seraient accouplées avec des Scythes. Le RS-28 Sarmat est un colosse que la Russie met au point depuis 2009. D'un poids de 200 tonnes, il peut transporter jusqu'à 10 têtes nucléaires, de quoi raser un pays grand comme la France ou un Etat américain comme le Texas. Sa puissance serait de 100 à 200 fois celle de la bombe atomique qui a frappé Hiroshima. Il s'agit d'un missile balistique intercontinental de cinquième génération. Il est plus performant que son prédécesseur et "n'a pratiquement pas de limites en matière de portée", selon Vladimir Poutine, qui l'a jugé à même de "viser des cibles en traversant le pôle Nord comme le pôle Sud". Ce potentiel est d'autant plus crédible qu'il peut atteindre des cibles à plus de 10.000 kilomètres de distance. Certains experts disent que sa portée serait même de 18.000 km de quoi frapper n'importe quel objectif sur la planète avec des sous-munitions capables de viser plusieurs objectifs simultanément. Selon la Russie, son autonomie lui permettrait d'utiliser des trajectoires en passant par les pôles Nord et Sud pour frapper par surprise partout sur la planète. Mais surtout, il serait équipé d'une technologie capable de "déjouer tous les systèmes anti-aériens modernes". Le surnom de Satan 2 a été donné par les occidentaux. Il exprime la puissance de destruction du missile thermonucléaire, mais aussi la succession du missile SS-18 surnommé Satan. Développé dans les années 60 et fabriqué dans l'usine d'armement Loujmach, ancien fleuron du complexe militaro-industriel soviétique située à Dnipro, en Ukraine de l’est.
• Poutine menace-t-il l'Occident?
L'annonce du test de Sarmat fait partie de la stratégie de dissuasion de la Russie. D'ailleurs les commentaires de Vladimir Poutine ne laisse aucun doute.
"C'est une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive", a déclaré le président russe, Mais pour le Pentagone, ce tir n'est en rien une menace ni pour les Etats-Unis ni leurs alliés. Pour cet essai de "routine", Moscou aurait au préalable "convenablement informé" Washington, conformément à ses obligations relevant des traités sur le nucléaire. Pour John Kirby, porte-parole du ministère américain de la Défense, il ne s'agissait donc pas d'une "surprise". En effet, l'an dernier, l'agence Tass indiquait que le programme Sarmat était en cours et que cinq essais étaient prévus en 2022. Celui de mercredi serait donc le premier de la série.
• Invincibles, hypersoniques et invisibles, le nouvel arsenal russe?
Le Sarmat n'est pas la seule arme de nouvelle génération de la Russie. Depuis plus d'une décennie, Moscou élabore un arsenal de nouvelle génération composée de missiles qualifié d'invincibles.
• Avangard, missile "invincible"
Les missiles hypersoniques russes Avangard ("avant-garde" en russe) sont capables de changer de cap et d'altitude à très haute vitesse, les rendant "pratiquement invincibles". Testés avec succès en décembre 2018, leur vitesse a alors atteint Mach 27, soit 27 fois la vitesse du son. Ils ont réussi à toucher une cible située à environ 6000 km. Ils ont été mis en service en décembre 2019.
• Kinjal, "poignard" hypersonique
Utilisés pour la première fois vendredi par l'armée russe, les missiles hypersoniques Kinjal ("poignard" en russe) ont permis selon Moscou la destruction d'un entrepôt souterrain d'armements dans l'ouest de l'Ukraine. Ce type de missiles, très manoeuvrable, est censé défier les systèmes de défense anti-aérienne. Ils ont atteint, lors des essais, toutes leurs cibles à une distance pouvant atteindre 1000 à 2000 km. Ils équipent les avions de guerre MiG-31.
• Peresvet, laser de combat
Les caractéristiques techniques des systèmes laser de combat Peresvet (du nom d'un moine guerrier du XIVe siècle) sont secrètes. Ils sont prêts au combat depuis décembre 2019, selon le ministère de la Défense.
• Poséidon, drone sous-marin
Le Poséidon, drone sous-marin élaboré pour la dissuasion nucléaire russe, sera capable de se déplacer à plus d'un kilomètre de profondeur, à une vitesse de 60 à 70 noeuds, tout en restant invisible pour les systèmes de détection. Des tests du système Poséidon ont eu lieu en 2020.
Il équipera à terme le sous-marin nucléaire Belgorod, navire qui a été mis à l'eau en 2019 mais dont la mise en service a été repoussée à l'été 2022.
• Bourevestnik, l'oiseau de tempête
D'une "portée illimitée", toujours selon Vladimir Poutine, le Bourevestnik serait capable de surmonter quasiment tous les systèmes d'interception. Ce missile de croisière dont le nom provient d'un oiseau de mer dont l'étymologie russe est le mot "tempête").
• Zircon, missile marin "invisible" Le premier tir officiel du missile hypersonique Zircon (du nom d'un minéral utilisé en joaillerie) date d'octobre 2020. Il vole à Mach 9 pour atteindre des cibles maritimes comme terrestres. Fin décembre 2021, Vladimir Poutine a annoncé un premier tir d'essai réussi d'une salve de Zircon. D'autres essais ont eu lieu depuis octobre 2020 dans l'Arctique russe, notamment à partir de la frégate Amiral Gorchkov et d'un sous-marin immergé.
Il existe peu de choses plus inspirantes que de regarder des millions de litres d’eau chuter de plusieurs mètres de hauteur. Vous reconnaîtrez probablement certaines des cascades présentes ci-dessous mais d’autres n’ont été découvertes qu’au cours des dernières années. Chacune de ces cascades et chutes d’eau offrent des caractéristiques uniques, mais toutes ont leur place parmi les cascades les plus incroyables du monde. Elles font indéniablement partie des merveilles naturelles de notre planète et la plupart d’entre elles sont à couper le souffle. Quand les plus impressionnantes cascades font un boucan fracassant, les plus petites chutes d’eau se distinguent par leur forme et la couleur de l’eau.
Gouffre de Baatara, dit des « Trois Ponts », au Liban
Cascade Bigăr, Bozovici, en Roumanie
Cascades de Kuang Si, Luang Prabang, Laos
Dynjandi (la plus grande des 7 cascades Fjallfoss), Vestfirðir, Islande
Cascade de la gorge de la rivière Porcupine Mountains, Ontonagon, Michigan, Etats-Unis
Les chiffres sont clairs : la pauvreté monétaire touche 16,8% des habitants de l'Union européenne (UE) à 28 en 2018, soit environ 86 millions de personnes. En 2022, ce chiffre a dépassé les 100 millions avec des prévisions allant jusqu’à 150 millions à l’horizon 2030.
L’Europe vieillit et très mal. Depuis plus d’une décennie, les études sur la pauvreté sont alarmantes et font état d’un risque généralisé dans toute l’Europe, des pays Baltes au Portugal. De Dublin à Sofia. Dans ce schéma de plus en plus accentué, si la France affichait un taux moyen de risque de pauvreté avec 11 millions de personnes pauvres, ces cinq dernières années, la situation s’est aggravée à cause de la pandémie et de la guerre. Aujourd’hui, plus de la moitié des pauvres en France sont des femmes et 17% de la population vivent sous le seuil de pauvreté monétaire. La moitié des pauvres vivent avec 885 euros mensuels ou moins. Ceci sans compter les pauvres qui échappent aux statistiques et sans compter non plus le taux de pauvreté monétaire des DOM qui est deux à cinq fois plus élevé qu’en métropole. Cela donne un taux de pauvreté officiel de 14,6%, alors que les personnes pauvres représentent en réalité au moins 17% de la population. En France métropolitaine, 21% de la population sont en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle et sociale, soit plus d’une personne sur cinq ! Pour l’Insee (l'Institut national de la statistique et des études économiques), il y a 2 millions de personnes en situation de grande pauvreté en France. Parmi elles, on trouve notamment les 300 000 personnes sans domicile fixe (SDF) que compte la France, d’après la Fondation Abbé Pierre. Il y a aussi près de 3 millions d’enfants pauvres en France. Le taux de pauvreté des moins de 18 ans, quant à lui, a atteint les 21% avec un enfant sur cinq qui est pauvre. Ceci pour la France, au Royaume-Uni, dix-sept millions de personnes sont considérées comme pauvres. C’est près du quart de la population. L’un des indices qui montre à quel point le pays a sombré dans la pauvreté est celui relatif aux banques alimentaires. Si le Royaume-Uni ne comptait que quelques dizaines de banques alimentaires en 2010, il en dénombre en 2022 plus de deux mille. Les études de terrain montrent que beaucoup de familles sont à la rue et près de trois millions d’enfants ne mangent plus à leur faim. L’espérance de vie régresse dans les régions les plus défavorisées, où l’on meurt dix ans plus tôt qu’ailleurs, victime du «Shit Life Syndrom», littéralement «le syndrome de la vie de merde».
L’autre pays considéré comme fer de lance de l’économie en Europe est l’Allemagne. Là aussi les choses sont très graves. Malgré une décennie de prospérité, le taux de pauvreté est passé de 14,3% à 16,8% entre 2010 et 2019 en Allemagne. En 2022, ce chiffre a bondi à cause de la pandémie et de la crise énergétique. L’enquête annuelle que vient de rendre publique le Paritätischer Gesamtverband, un grand regroupement d’organisations caritatives et sociales, révèle que 13,8 millions de personnes étaient contraintes de vivre dans l’indigence en 2021. Ce qui représente, après des hausses continues, 16,6% de la population, un record depuis 1990. Ailleurs en Europe, excepté la Finlande qui présente un taux beaucoup plus faible, de 5,1%, tous les autres pays, surtout les plus peuplés, se situent au-dessus des 10% : l’Allemagne avec 10,2 %, l’Italie avec 13,4% et l’Espagne avec 14,6%. La Roumanie et la Grèce font non seulement partie des pays où les revenus et les seuils de pauvreté sont les plus bas d’Europe, mais ce sont aussi les pays où la part de la population pauvre, la plus éloignée du niveau de vie standard du pays, est la plus importante. En Espagne, au Portugal et en Italie, les revenus sont un peu plus élevés en moyenne, mais une personne sur sept environ vit sous le seuil de pauvreté de 50% du revenu médian.
La situation est particulièrement préoccupante dans les pays baltes où la part de retraités «à risque de pauvreté» atteint voire dépasse les 40%. Le taux de risque de pauvreté est ainsi de 35,9% en Lituanie, de 40,6% en Estonie, et de près de 45% en Lettonie. Deux autres pays de l’Union européenne connaissent une situation critique quant au risque de pauvreté de leurs seniors : la Bulgarie avec un taux de 34,6%, et la Croatie avec un taux de 32,4%. Le Luxembourg est le pays de l’Union européenne où le risque de basculer dans la pauvreté est le plus faible, avec 9,1% des plus de 65 ans en situation de risque de pauvreté. Viennent ensuite la Slovaquie avec un taux de 10,3% et la République tchèque avec 10,5%. A tout ceci, il faut aussi ajouter un autre chiffre qui en dit long sur la crise qui frappe l’Europe aujourd’hui. En 2022, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) des 15-74 ans est de 7,3% en France et de 6,1% dans l'ensemble de l'Union européenne à 27 pays. Si ce niveau est considéré comme bas, les prévisions indiquent que cela peut dépasser les 8% et les 11% dans certains pays. C’est dire que la crise économique et la récession financière sont inextricables surtout couplées à la crise énergétique et aux retombées de la guerre en Ukraine qui s’installe dans la durée.