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Il parcourait le Maroc, prêchant la doctrine islamique, et avait beaucoup de disciples, qui lui témoignaient obéissance et respect. Il a effectué des voyages canoniques en Orient, avant de professer à Fès et à Meknès où il fonde sa zaouïa. Ses adeptes dépassent largement les centres classiques du Aïssaouisme pour fleurir du nord au sud du Royaume, ainsi qu’en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Caire, à La Mecque ou en Syrie... Ces zaouïas envoyaient encore au début du XXe siècle d’importantes délégations pendant le Moussem renommé pour ses fameuses Lilas. Le mausolée de Cheikh El Kamel, qui se situe à Bab Siba à Meknès, à 26 km au sud de Volubilis, est le cœur de la rencontre des Aîssaoua. Il fut édifié par le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah en 1776. Ce bel et superbe édifice, qui fut restauré et embelli, se signale à l’attention des visiteurs. Le tombeau de Cheïkh El Kamel est devenu le lieu annuel de pèlerinage de milliers de fervents des Aîssaoua, qui considèrent le Mouloud comme un passage de l’obscurité à la lumière.
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La cité Ismaïlite, Meknès, abrite la zaouia des Aissaouas où est enterré le saint surnommé Cheikh El Kamel, de son vrai nom Sidi El Hadi Ben Aïssa, symbole de délivrance pour des milliers de fidèles qui viennent se recueillir dans ce lieu saint spécialement durant la fête du Mouloud.
La fête du Mouloud, anniversaire de la naissance du Prophète Sidna Mohammed, revêt un caractère particulier à Meknès. C’est l’occasion où les Aîssaoua de tous les coins du Maroc et même d’Algérie, de Tunisie et de Libye, se rassemblent autour du mausolée du cheikh, lieu du pèlerinage. A cette occasion, de nombreuses processions et diverses manifestations religieuses, musicales, folkloriques et commerciales sont organisées dans les parages du mausolée de Cheikh El-Kamel et à travers toute la ville de Meknès. Cette tradition réunit des centaines de milliers de fidèles, aussi bien de la confrérie des Aissaouas que d’autres confréries religieuses, qui accomplissent en groupe les rites de la Zyara (visite) du mausolée du Cheikh et se livrent durant toute la période du Moussem, à de longues nuits de musiques et de danses processionnaires. Les Aîssaoua donnent libre cours à leurs expressions corporelles qui se transforment en transe. A la fin, ils se dirigent vers le mausolée avec les offrandes destinées au Cheikh El Kamel, tout en murmurant des voeux. La légende raconte qu’à la mort du Cheikh, l’un de ses disciples, en état de choc, entra en transe, lacéra ses vêtements et dévora même un mouton cru. Ceci est à l’origine des deux pratiques spécifiques aux Aîssaoua. La «hadra», pratique collective de la transe, et la «frissa», qui consiste à dévorer un animal vivant. Les Aîssaoua peuvent également se rendre à domicile la nuit pour célébrer la lila. Cette danse qui commence après la dernière prière du soir et se termine à l’aube est l’occasion pour les Aîssaouas de danser, de se purifier, de pleurer, de rire et de se soigner. Nombreuses sont les personnes qui participent à cette pratique, notamment les femmes qui veulent célébrer un événement heureux, résoudre un problème ou encore invoquer la bénédiction du Cheikh.
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