Certaines conditions médicales rendent le jeûne dangereux, voire mortel, pour certains individus.
- Les enfants pré-pubères : en pleine croissance et développement, leur organisme est plus fragile et n’est pas prêt à supporter de longues périodes de privation.
- Les personnes âgées aussi, souvent sujettes à la déshydratation et souffrant de maladies chroniques multiples, peuvent subir des complications graves en cas de jeûne prolongé.
- Les femmes enceintes : si un risque est présent pour la mère ou le bébé, il est recommandé de ne pas jeûner.
- Les patients atteints d’infections ou de maladies aiguës : le corps a besoin d’une hydratation et d’une alimentation régulières pour récupérer.
- Les patients sous traitement anticancéreux : notamment dans les six mois suivant une chimiothérapie, période durant laquelle l’organisme est extrêmement vulnérable.
- Certaines pathologies digestives : telles que l’ulcère gastro-duodénal en phase évolutive, qui peut être aggravé par le jeûne.
Le diabète est l’une des maladies chroniques les plus concernées par la question du jeûne. Pour évaluer la capacité d’un patient diabétique à jeûner, les médecins utilisent un scoring basé sur une quinzaine de critères. Ce score définit trois niveaux de risque :
Risque élevé (score > 6) : le jeûne est fortement contre-indiqué. Cela concerne les patients présentant des antécédents d’hypoglycémie sévère, une fonction cognitive altérée, une insuffisance rénale avancée, ou encore une angine instable.
Risque modéré (score entre 3,5 et 6) : le jeûne reste risqué et n’est recommandé qu’avec un suivi médical strict. Cela inclut les diabétiques de type 1 même bien contrôlés, ceux sous insuline, ou encore ceux exerçant un métier physique exigeant.
Risque faible (score entre 0 et 3) : le jeûne peut être envisageable, notamment pour les patients atteints de diabète de type 2 bien contrôlés sous traitement par antidiabétiques oraux.
Toute décision doit être prise en concertation avec un professionnel de santé, idéalement 4 à 8 semaines avant le début du Ramadan.
Maladies cardiovasculaires et contre-indications au jeûne
Les pathologies cardiovasculaires représentent un autre enjeu majeur. De nombreux patients souffrant de ces affections ne devraient pas jeûner, notamment : Ceux souffrant de fatigue sévère, douleurs cardiaques ou essoufflement, les patients atteints d’insuffisance cardiaque avancée ou ayant subi un infarctus récent, ceux ayant été victimes d’une crise cardiaque ou ayant subi une chirurgie cardiaque récente et les personnes souffrant d’arythmies graves ou nécessitant un traitement médicamenteux lourd et un suivi médical régulier.
Face à ces risques, il est essentiel pour toute personne atteinte d’une maladie chronique de consulter son médecin traitant avant de décider de jeûner. Une adaptation du traitement, de l’alimentation et du mode de vie peut être nécessaire pour minimiser les risques. La santé devant toujours primer, l’Islam prévoit des alternatives pour ceux qui ne peuvent pas observer le jeûne en raison de leur état de santé.
Si le jeûne du Ramadan est une pratique enrichissante sur le plan spirituel, il ne doit pas mettre en danger la santé des individus. Un accompagnement médical adapté et une évaluation rigoureuse des contre-indications sont indispensables pour une observance du jeûne en toute sécurité. Le respect des recommandations médicales permet ainsi de concilier foi et santé, tout en préservant l’intégrité physique des pratiquants.
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