L'affaire Maëlys est une affaire criminelle française qui a pour point de départ la disparition inexpliquée d'une fillette de huit ans, Maëlys de Araujo, le dimanche vers trois heures du matin, lors d'une réception de mariage dans la salle des fêtes de la commune de Pont-de-Beauvoisin, en Isère.
L'enquête s’oriente par la suite vers un enlèvement, suivi d'une séquestration et d'un possible meurtre. Un suspect, Nordahl Lelandais, âgé de 34 ans, est mis en examen pour enlèvement et séquestration d'un mineur de 15 ans. Celui-ci est écroué le . Le , les chefs d'inculpation concernant ce suspect ont été requalifiés de meurtre précédé d'enlèvement. L'arrestation de Nordahl Lelandais conduit les autorités à envisager son implication dans d'autres affaires non résolues.
Le , le suspect reconnait avoir tué Maëlys de Araujo et conduit les enquêteurs dans la forêt du massif de la Chartreuse où il a déposé le corps de l'enfant.
Maëlys de Araujo, née le , a huit ans et demi, les yeux marron et de longs cheveux châtain foncé ; elle est la fille de Joachim et Jennifer de Araujo. Ceux-ci, cousins des mariés, se sont installés à Mignovillard, commune du Jura. La mère est infirmière à l'hôpital de Pontarlier.
À la fin de l'année 2017, il n'y a qu'un seul suspect déclaré, il s'agit d'un homme bisexuel âgé de 34 ans, Nordahl Lelandais, demeurant à Domessin (Savoie) avec ses parents.. L'homme, engagé dans l'armée à 19 ans, devenu maître-chien au 132e bataillon cynophile de l'Armée de terre de Suippes, a été réformé en 2007. En 2008, à la suite de son interpellation avec deux autres personnes, il est condamné à un an de prison ferme pour l’incendie du snack-bar La plage, à Paladru en Isère. Il a purgé sa peine avec un bracelet électronique.
Le , Nordahl Lelandais se voit notifier sa mise en examen pour « meurtre, précédé d'enlèvement et de séquestration » par les juges d'instruction du tribunal de Grenoble. Il rejette ces accusations.
Alain Jakubowicz, avocat pénaliste originaire de la région (son cabinet est à Lyon), assure depuis le mois de la défense du suspect, à la demande de celui-ci.
Durant la nuit du samedi au dimanche , une fête de mariage est célébrée dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin (Isère) et à laquelle participent entre 150 et 200 convives. Vers 3 h du matin, les parents de la petite Maëlys de Araujo, (« qui va avoir neuf ans le »), la perdent de vue. Ils donnent l'alarme à 3 h 57. Tous les invités se mettent à la rechercher, puis, faute de résultat, la gendarmerie est contactée. À ce moment, on ignore si la fillette s'est égarée dans la forêt avoisinante, si elle a été victime d'un accident, si elle a fait une fugue ou si elle a été enlevée.
Ce fait s'est déroulé sur le territoire de la commune de Pont-de-Beauvoisin qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme, la commune du Pont-de-Beauvoisin, située dans le département de la Savoie, donc de l'autre côté de la rivière le Guiers.
La salle des fêtes communale (dénommée également « salle polyvalente ») est située près de la mairie de la commune, non loin du centre-ville. La mairie la tient à la disposition des associations locales et de ses administrés pour y organiser des festivités, des manifestations publiques et des cérémonies privées..
Lelandais n'était initialement pas prévu parmi les convives : connaissant le marié, il avait envoyé un SMS à ce dernier pour le féliciter, et avait alors été invité à l'apéritif. Ayant demandé avant le dîner s'il pouvait repasser dans la soirée, il avait été convié à venir partager le dessert.
Selon les déclarations du procureur de la République de Grenoble, Nordahl Lelandais aurait effectué, à bord de sa voiture, dans la nuit du samedi 26 au dimanche , trois trajets aller-retour entre la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin et son domicile, puis enfin un unique trajet pour retourner chez lui. Les deux premiers trajets auraient eu lieu entre 21 h 49 et 22 h 8, puis entre 22 h 33 et 23 h 9, donc au moins trois heures avant l'heure supposée de la disparition de la fillette.
La disparition de la petite Maëlys se situe, selon l'estimation des enquêteurs, à 2 h 45 du matin. Le suspect conteste cette évaluation et indique que l'enfant aurait pu disparaître à une heure plus tardive.
Une chronologie de la nuit du 26 au a été établie par le procureur de la République, selon ses propres déclarations effectuées lors de sa conférence de presse du ; elle est exposée ci-dessous :
- 2 h 46 : le suspect met son téléphone en « mode avion »;
- 2 h 47 : deux caméras de vidéosurveillance situées dans le centre-ville de Pont-de-Beauvoisin indiquent qu'une voiture, qui pourrait être l'Audi A3 du suspect (selon certains éléments précisés par le procureur, mais contestés par la défense), circule avec à son bord sur le siège passager une « silhouette frêle de petite taille, vêtue d'une robe blanche » ;
- 3 h 24 : le même véhicule est filmé en sens inverse, mais cette fois-ci sans aucune présence sur le siège passager ;
- 3 h 25 : le suspect désactive le « mode avion » ; dès lors, le « bornage » de son téléphone indique la zone de la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin ;
- 3 h 57 : une Audi A3 est, pour la dernière fois, filmée avec un conducteur seul par les caméras de vidéosurveillance de Pont-de-Beauvoisin. Le téléphone du suspect aurait été, à ce moment, replacé en « mode avion ». Il n'a été remis en fonctionnement complet que trois heures plus tard à 7 h 6, au domicile du suspect. Celui-ci déclarera, lors de son audition au tribunal, qu'il ne s'agissait pas de son véhicule.
Ce même dimanche, l'après-midi, le suspect est entendu, comme d'autres témoins, lors d'une première et brève audition dans le cadre classique de l'enquête. De 17 h 23 à 19 h 45, soit pendant plus de deux heures, la vidéosurveillance d'une station-service le filme en train de nettoyer de fond en comble sa voiture. Il emporte les lingettes qui lui ont servi à nettoyer le véhicule. Le lundi, il demande la résiliation de la ligne téléphonique de son portable. Le suspect aurait déclaré aux enquêteurs qu'il avait lavé son véhicule dans le but de le mettre en vente.