Depuis l’échec du sommet de Hanoï en 2019, l’optimisme n’est plus de mise, même si les autorités américaines essaient de faire bonne figure. Les négociations entre Washington et Pyongyang font jusqu’à présent long feu et la promesse d’une «dénucléarisation de la péninsule coréenne» invoquée lors du premier sommet de Singapour apparaît toujours plus vague. À l’inverse des États-Unis, la Corée du Nord exige toujours une levée des sanctions préalablement à toute avancée sur le dossier nucléaire. Dénonçant la tenue en août d’exercices militaires communs entre les Sud-Coréens et les Américains, le régime communiste maintient une pression extrême, n’hésitant pas à procéder à l’essai de missiles balistiques de courte portée ou à mettre en valeur la construction d’un nouveau sous-marin lance-missiles. Les Américains cherchent à temporiser, mais pour combien de temps?
Trump en Corée du Nord: le pari soigneusement calculé de Kim Jong-un.
Après l’échec du sommet de Hanoï et confronté aux critiques des «durs» du régime, le jeune dictateur peut se réjouir de voir les États-Unis renouer avec la «diplomatie» du tête-à-tête entre hommes forts.
Entouré de sa meute de garde du corps, Kim Jong-un est finalement apparu sur la DMZ, fidèle au rendez-vous lancé par Donald Trump, à l’improviste. Jusqu’à la dernière minute, le leader suprême nord-coréen a laissé planer le doute sur sa participation à cette rencontre impromptue, proposée officiellement la veille sur Twitter, par le président américain, comme à l’emporte-pièce. Il s’agit d’une «suggestion intéressante», avait répliqué d’un air pincé Choe Son-hui, l’influente vice-ministre des Affaires étrangères nord-coréenne, déplorant toutefois l’absence «d’invitation formelle». La diplomatie Twitter du président Trump ne sied guère au régime le plus fermé du monde, attaché à la hiérarchie, et au protocole, révérant son «leader suprême», maître absolu des horloges à Pyongyang.
Kim s’est un instant laissé prier avant de franchir la ligne de démarcation, en territoire sud-coréen, donc ennemi, en compagnie du président d’une Amérique honnie.
Test d'un missile nord-coréen,
révélé le 07 août 2019 par l'agence KCNA
Donald Trump (de dos) entre dans la partie nord
de la ligne de démarcation militaire qui sépare
la Corée du Nord et la Corée du Sud, sous
le regard du dirigeant nord-coréen Kim Jong un.
Entouré de sa meute de garde du corps, Kim Jong-un est finalement apparu sur la DMZ, fidèle au rendez-vous lancé par Donald Trump, à l’improviste. Jusqu’à la dernière minute, le leader suprême nord-coréen a laissé planer le doute sur sa participation à cette rencontre impromptue, proposée officiellement la veille sur Twitter, par le président américain, comme à l’emporte-pièce. Il s’agit d’une «suggestion intéressante», avait répliqué d’un air pincé Choe Son-hui, l’influente vice-ministre des Affaires étrangères nord-coréenne, déplorant toutefois l’absence «d’invitation formelle». La diplomatie Twitter du président Trump ne sied guère au régime le plus fermé du monde, attaché à la hiérarchie, et au protocole, révérant son «leader suprême», maître absolu des horloges à Pyongyang.
Kim s’est un instant laissé prier avant de franchir la ligne de démarcation, en territoire sud-coréen, donc ennemi, en compagnie du président d’une Amérique honnie.