En Irak, un palais de 3400 ans a émergé d’un lac asséché à la suite d’une forte sécheresse à l’automne 2018 dans la région, après être resté 30 ans sous l’eau. Situé sur les bords du Tigre, l’édifice a été érigé sous l’empire Mittani.
Le palais date de l'âge de bronze.
L’Irak fait a face à sa plus grande pénurie d’eau depuis un siècle en automne 2018. Des mesures ont alors être prises par le gouvernement afin d’interdire les cultures trop irriguées. Dans le même temps, des milliers de bovins avaient été retrouvés morts de soif, catastrophe pour l’économie agricole du pays.
Mais au milieu de ce triste constat, en conséquence de cette terrible sécheresse, une découverte archéologique majeure a été rendue possible.
Un palais immergé depuis 30 ans
Ce sont des archéologues allemands de l’université de Tübingen et de l’Organisation d’archéologie du Kurdistan qui ont pu exhumer les ruines d’un palais de l’âge de bronze, situé à Kemune, sur les rives orientales du Tigre.
Depuis trente ans, le bâtiment était resté immergé. Selon les spécialistes, il date du royaume Mittani, entre le XVe et le XIVe siècle avant J.-C.
« Dans la région, cette découverte est l’une des plus importantes de ces dernières décennies », se félicite l’archéologue Hasan Ahmed Qasim dans un communiqué publié le 27 juin. « Nous avions identifié une première fois le site de Kemune en 2010 alors que le réservoir du barrage de Mossoul était presque à sec. »
La découverte de dix tablettes
Immergée depuis les années 1980 au moment de la construction d’un barrage, la zone du site de Kemune avait déjà été repérée en 2010, époque où le niveau de l’eau a commencé a fortement s’abaisser. « Une tablette d’argile et des restes de peintures murales bleues et rouges avaient été trouvées, mais nous n’avions pas pu creuser », précise Hasan Ahmed Qasim.
Dans le palais, haut de 7 mètres, de nombreuses pièces ont été identifiées et huit d’entre elles ont pu être en partie éclairées par la lumière du jour.
Autre découverte : dix tablettes d’argile de l’empire Mittani sont en cours d’étude. Elles pourraient être précieuses pour les historiens et archéologues, afin de percer le mystère d’un royaume encore méconnu.