La peau des ânes est utilisée dans la médecine traditionnelle en Chine. Et ces dernières années, la demande a explosé. Si bien que les Chinois importent désormais la peau d’âne d’Afrique dans des proportions absolument dramatiques.
Mais que fait-on avec de la peau d’âne ?
Les Chinois font du sirop capable, selon leurs croyances, de soigner toutes sortes de maux comme l’anémie, l’insomnie ou encore les conséquences de la ménopause. Un soi-disant remède utilisé depuis toujours. Mais la valeur des peaux d’âne a grimpé ces derniers temps dans des proportions assez folles : la peau d’un animal se vend désormais jusqu’à 800 dollars le kilo ! En quelques années, les Chinois ont décimé la moitié de leurs ânes. C’est pour cela qu’ils importent désormais la peau d’âne d’Afrique, créant un véritable trafic.
Et aujourd’hui, c’est le quadrupède africain qui est menacé ?
Oui, si le trafic continue dans de telles proportions car il ne fait pas l’objet d’élevage intensif comme les vaches par exemple. Et une ânesse met bat en moyenne d’un ânon par an. Des voix s’élèvent pour faire interdire ce commerce. C’est déjà le cas dans plusieurs pays africains comme au Sénégal ou au Mali. Kenya l’exportation de peaux d’âne est légale. Quatre abattoirs existent déjà, tous tenus par des Chinois. Et le gouvernement s’en frotte les mains car c’est un secteur qui génère des emplois et surtout des rentrées fiscales.
Quelles conséquences entraînent ce trafic pour ces populations ?
Les vols et les massacres d’ânes se multiplient depuis 2016, laissant des populations entières sans ressource. Et il faut savoir que l’âne est très utilisé par les populations vulnérables en Afrique. Dans beaucoup de foyers, il constitue une source de richesse car Il permet de transporter l’eau au village, de vendre des produits dans la ville voisine, de labourer son champ. Donc pour ces populations, c’est une catastrophe. On parle déjà de la peau d’âne comme du nouvel ivoire de la Chineafrique.